Deux élus exclus du parlement du Tennessee pour avoir manifesté contre les armes

L’exclusion “spectaculaire”, jeudi 6 avril, de deux élus démocrates du parlement du Tennessee, fait vibrer la presse américaine. La séance était “extraordinaire et chargée d’émotion, marquée par des échanges tendus et ponctuée de huées et de chants de spectateurs” à la Chambre des représentants de cet État américain, raconte CNN. Il aura fallu 7 heures de débats pour que l’assemblée vote l’exclusion de “deux députés noirs, mais rejette l’éviction de la troisième représentante” – blanche.

Les trois élus s’étaient mobilisés pour la restriction du port d’armes après la tuerie dans une école de Nashville qui avait fait six morts le 27 mars. Et même The Washington Post, qui n’est pas particulièrement marqué à gauche, y voit une façon pour les leaders républicains de “faire taire l’opposition”.

“Érosion des idéaux démocratiques”

Selon des experts de la liberté d’expression que le quotidien a interrogés, du “Montana au Texas, en Floride et ailleurs”, les républicains font en sorte “d’éroder les idéaux démocratiques du pays”. Exclure deux représentants élus au prétexte qu’ils auraient troublé l’ordre public en manifestant dans l’enceinte de l’assemblée est “une version plus extrême” des tactiques du parti républicain, explique Jake Grumbach, professeur agrégé de sciences politiques à l’université de Washington.

Justin Jones et Justin Pearson, les deux représentants exclus, ainsi que la démocrate Gloria Johnson, qui a été sauvée d’une voix, et explique simplement qu’elle le doit à sa couleur de peau, “ont interrompu la session de la chambre des représentants pendant plusieurs minutes le 30 mars pour demander à leurs homologues républicains d’agir en matière de contrôle des armes à feu”, rappelle The Wall Street Journal.

“Trouble et déshonneur”

Les fauteurs de troubles sont “les plus jeunes démocrates noirs de la chambre”, constate le quotidien de Wall Street. Les républicains les accusaient d’avoir “sciemment et intentionnellement semé le trouble et le déshonneur à la Chambre des représentants”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :