Deux écoles américaines de nouveau nommées d'après des militaires confédérés

Une femme scande "Black Lives Matter" le 8 août 2020 à Richmond, en Virginie (Eze Amos)
Une femme scande "Black Lives Matter" le 8 août 2020 à Richmond, en Virginie (Eze Amos)

Deux établissements scolaires de l'Etat américain de Virginie vont de nouveau être nommés d'après des militaires confédérés ayant combattu pour le Sud esclavagiste, quatre ans après avoir été débaptisés lors de la vague de manifestations antiracistes qui a secoué les Etats-Unis.

Il s'agit, selon des médias américains, de la première fois depuis 2020 qu'une telle mesure est prise.

Le conseil scolaire du comté de Shenandoah a voté dans la nuit de jeudi à vendredi, à cinq contre un, pour que l'école Honey Run et le lycée Mountain View reprennent respectivement les noms de Ashby Lee et Stonewall Jackson, selon des vidéos de la réunion.

Le général Thomas "Stonewall" Jackson fut une figure du camp confédéré de la guerre de Sécession (1861-1865), tout comme le général Robert E. Lee. Turner Ashby était un commandant de l'armée du Sud.

En 2020, la mort de l'Afro-Américain George Floyd sous le genou d'un policier blanc avait déclenché des manifestations à travers les Etats-Unis sous la bannière "Black Lives Matter" (les vies noires comptent) et provoqué des débats véhéments sur le racisme et la présence dans l'espace public de symboles du passé esclavagiste du pays.

Plusieurs monuments confédérés ont dans la foulée été démontés et de nombreux établissements (écoles et même bases militaires) ont changé de nom.

Le conseil scolaire de Shenandoah de l'époque avait décidé de débaptiser les deux établissements au nom de la condamnation du racisme.

Jeudi soir, lors d'une réunion publique marquée par l'émotion, voire les larmes, élèves, anciens élèves et résidents du comté se sont succédé au micro avant le vote pour donner leur avis.

Portant un t-shirt barré des mots "Fierté, honneur et tradition", un homme favorable au retour des noms des militaires confédérés a dénoncé l'"effacement de l'Histoire" et l'"endoctrinement des enfants".

A l'inverse, une collégienne noire s'est opposée à la mesure, disant ne pas vouloir que son établissement porte le nom d'"un homme qui s'est battu pour que mes ancêtres soient des esclaves".

Très applaudi, le fils d'un militant des droits civiques a demandé pourquoi les autorités scolaires voulaient revenir à une époque "cruelle".

"La Guerre civile a été perdue par la Confédération. Voulez-vous continuer à commémorer les individus qui ont mené une insurrection contre les Etats-Unis?", a lancé Gene Kilby.

iba/eml