«Depuis trois jours, on vit l’horreur absolue»: un habitant de Gaza-ville, réduite en ruines, témoigne

Ziad Medoukh est professeur de français dans les universités de Gaza, poète et écrivain francophone. Depuis le 7 octobre, il a décidé de rester dans la ville de Gaza, malgré la guerre quotidienne et les bombardements à répétition. Les universités de la ville ont été partiellement voire totalement détruites par l’armée israélienne. Depuis la nouvelle opération israélienne au nord de l’enclave, le professeur a pris la fuite vers les quartiers ouest. Entretien.

RFI : Pouvez-vous décrire le déroulé de ces derniers jours ?

Ziad Medoukh : Il y a quelques jours, peut-être quatre, nous avons reçu des tracts depuis les airs, des appels et des messages sur nos téléphones, envoyés par l'armée d'occupation [israélienne]. Auparavant, ils demandaient d’évacuer quartier par quartier, zone par zone. Mais cette fois-ci, à la surprise générale, ils ont demandé à la population de la ville de Gaza de quitter les lieux. Depuis jeudi, les Israéliens se sont retirés des quartiers Est de la ville mais continuent leur opération dans le centre et dans le sud de la ville de Gaza. Notre seule échappatoire était vers l’ouest. Comme moi, 90% de la population de la ville de Gaza a trouvé refuge sur la côte, dans les quartiers près de la mer. Environ 50 000 familles sont parties vers le centre de Gaza, mais la majorité, près de 450 000 Palestiniens, sont concentrés dans l'ouest de la ville.

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