“Delulu” : la formule magique pour se dépasser

Au cours de l’été 2023, un nouveau terme s’est imposé sur les réseaux sociaux, aux États-Unis, parmi les jeunes : “delulu”, qui vient du mot delusional, que l’on pourrait traduire par “délirant”. Cette abréviation est devenue si populaire que The New York Times lui a consacré un article et précise que les publications contenant le mot “delulu” ont été vues plus de 5 milliards de fois sur TikTok.

Recours à l’évasion

À l’origine, être delulu, ou “allumé”, s’appliquait aux fans de K-pop (style de musique pop coréenne), mais s’est désormais généralisé et teinté d’une connotation positive, “pour décrire le processus consistant à rendre possible ce qui semble impossible – ou du moins à croire que c’est possible”.

Croire que l’on peut arriver à faire des choses inconcevables est particulièrement important pour les jeunes qui ont fini leurs études pendant la pandémie. Selon Semra Ezedin, 26 ans, analyste des données produits senior à New York, “tout était fermé, nous avons donc vraiment eu recours à l’évasion pour échapper à notre réalité”.

Aujourd’hui, être delulu est aussi perçu comme un atout dans le monde du travail, explique The Wall Street Journal : “Le terme a explosé sur les réseaux sociaux pour décrire des décisions plus risquées que celles que la plupart des gens prendraient dans leur carrière, leurs relations et d’autres aspects de leur vie.”

“Être delulu, c’est la solulu”

Les plus jeunes, qui cherchent des emplois mieux rémunérés pour affronter l’inflation et la reprise des remboursements de prêts étudiants, se disent qu’ils ne peuvent y parvenir qu’en étant un peu allumés, c’est-à-dire en faisant preuve d’une audace parfois un peu extrême.

Le quotidien new-yorkais donne comme exemples une jeune femme qui s’est acharnée à passer des examens pour devenir courtière dans la finance alors qu’elle n’avait aucune connaissance dans le domaine ainsi qu’une autre, étudiante en anthropologie, qui a appris seule le code afin de devenir en quelques mois ingénieure informatique, avant même la fin de ses études. Ces paris fous nécessitent d’être un peu delulu, et comme le veut le nouvel adage en vogue : “Être delulu, c’est la solulu.”

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