Darmanin dénonce la « libération de la parole raciste » car on l’appelle « Moussa », son deuxième prénom

Le ministre de l’Intérieur dit recevoir des messages à connotation raciste dans lesquels des citoyens l’appellent par son deuxième prénom, hommage à son grand-père tirailleur algérien.

Une tendance « extrêmement préoccupante ». À deux jours du premier tour des élections législatives anticipées, le ministre de l’Intérieur a dénoncé la hausse des actes violents et paroles racistes ces dernières semaines, notamment depuis la victoire de l’extrême droite aux européennes. Il a même confié en être directement la cible.

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Au micro de franceinfo ce vendredi 28 juin, Gérald Darmanin a expliqué recevoir « périodiquement, depuis plusieurs semaines, sur les réseaux sociaux ou par lettre », des messages l’interpellant par son deuxième prénom, Moussa, qui lui a été donné en hommage à son grand-père tirailleur algérien. Il soupçonne une action de « gens sans doute proches du candidat Rassemblement national » dans la dixième circonscription du Nord où il se présente.

« C’est extrêmement touchant pour quelqu’un qui aime son pays », poursuit-il évoquant le cas de journalistes qui ont également reçu des lettres d’insultes ces dernières semaines. « Je comprends la blessure que cela peut poser », assure-t-il. Et de conclure : « Cette libération de la parole raciste est extrêmement préoccupante. »

Un « laisser-aller » xénophobe

Comme le souligne franceinfo, plusieurs actes racistes et antisémites ont été enregistrés récemment dans plusieurs départements, dont le Val-de-Marne et le Vaucluse. Des journalistes célèbres, comme Karim Rissouli ou Mohamed Bouhafsi, ont été les cibles de courriers haineux et des migrants de Calais ont été victimes de jets d’eau de javel.

Depuis Bruxelles, Emmanuel Macron a également déploré la « parole désinhibée », « le racisme ou l’antisémitisme » dans le débat politique. Des acteurs de l’anti-racisme alertent eux aussi sur un « laisser-aller » xénophobe qu’ils imputent à la progression de l’extrême droite dans les urnes, un phénomène qui bénéficie d’une plus grande visibilité mais qui est à ce stade difficile à quantifier par les autorités.

« C’était un mouvement de fond ces derniers temps mais là ça s’accentue, c’est affolant », a déclaré à l’AFP la présidente de la Ligue des droits de l’Homme Nathalie Tehio. « Chez ceux qui gardaient ça sous le boisseau, il y a une sorte de laisser-aller en se disant : “Ça y est, ils sont presque au pouvoir, on peut y aller franchement”. »

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