Désillusion, malentendus, échecs… La fin des applications de rencontres ?

« Je crois que l’écran a tendance à déshumaniser les rapports », confie Alexandre. Après cinq ans sur l’application, cet ingénieur de 37 ans, qui se qualifie de « repenti de Tinder », pose aujourd’hui sur son usage un regard critique.  - Credit:RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
« Je crois que l’écran a tendance à déshumaniser les rapports », confie Alexandre. Après cinq ans sur l’application, cet ingénieur de 37 ans, qui se qualifie de « repenti de Tinder », pose aujourd’hui sur son usage un regard critique. - Credit:RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

À 28 ans, Julien, cadre dans le marketing, se définit comme un « garçon de [s]on temps ». Ainsi, comme les garçons de son temps, le vingtenaire, cheveux longs et look de dandy, a d'abord compté sur Tinder pour « rencontrer l'amour ». Puis, comme beaucoup, il a quitté l'application. « Lassé, fatigué et presque écœuré » par deux années de swipes, matchs et autres likes.

Comme lui, 44 % des utilisateurs français se disent aujourd'hui « insatisfaits » des applications amoureuses (Tinder, Badoo, Happn…) et seuls 20 % des célibataires envisagent d'y recourir pour rencontrer leur partenaire, révèle un sondage de l'institut Cluster 17 pour Le Point. Serait-ce le temps du désamour pour ces « applis » qui, dix ans plus tôt, venaient révolutionner le monde de la rencontre ?

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Après un « boom » au moment de l'épidémie de Covid-19 (lequel émanait moins de nouveaux venus que d'ex-utilisateurs), la baisse, en 2021, de 5 % des téléchargements de Tinder (source : data.ai) en témoigne : pour de nombreux Français, la rupture est consommée.
« Après cette période du tout-écran, beaucoup d'utilisateurs ont ressenti le besoin de revenir au monde réel », explique Pascal Lardellier, professeur de sciences de la communication à l'université de Bourgogne et auteur de S'aimer à l'ère des masques et des écrans (éditions de l'Aube, 2022).

Le « dating burn-out »

Mais cette « saturation numérique » n'explique qu'e [...] Lire la suite