Le député Michel Herbillon, accusé d’avoir loué un box insalubre par Mediapart, nie les faits

Michel Herbillon, député du Val-de-Marne, se défend sur X après l’enquête de Mediapart sur un homme décédé qui vivait dans un box qui lui appartenait.
THOMAS COEX / AFP Michel Herbillon, député du Val-de-Marne, se défend sur X après l’enquête de Mediapart sur un homme décédé qui vivait dans un box qui lui appartenait.

POLITIQUE - Il brise le silence. Le député Les Républicains Michel Herbillon, qui selon une enquête de Mediapart aurait loué un garage insalubre à un jardinier mort en 2022, a réagi dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter) ce lundi 15 janvier après avoir refusé de répondre aux questions du site d’investigation.

« Depuis 24 heures, je fais l’objet d’une véritable calomnie à la suite d’un article à charge de Mediapart qui met gravement en cause mon honneur », débute l’élu du Val-de-Marne, qui a d’ailleurs fait de la lutte contre l’habitat indigne et la protection des personnes vulnérables ses fers de lance à l’Assemblée.

« On m’accuse d’être un marchand de sommeil, d’exploiter la misère humaine et d’avoir en toute connaissance de cause logé une personne âgée dans un box. C’est une infamie », poursuit le député.

Un garage qui appartenait aux parents de l’élu

Dans son enquête, Mediapart explique que Raymond Sebas, un jardinier dont le visage était connu de certains habitants de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, a été retrouvé mort dans la rue début avril 2022. Il vivait seul dans un box de parking depuis plusieurs années, box qui aurait appartenu à Michel Herbillon.

Ce dernier nie et souhaite « rétablir la vérité des faits » : ses parents auraient acquis ce garage en 2005 tandis que lui en aurait acheté un autre dans une résidence voisine. Il affirme qu’il ne connaissait pas l’emplacement de la dépendance de ses parents, et n’a jamais eu les clés.

Après le décès de son père en 2016, sa mère aurait accepté de laisser le box à la disposition de « Monsieur Raymond », pour qu’il y entrepose ses outils. Michel Herbillon assure n’avoir eu vent de cette mise à disposition qu’en 2020, quand sa mère a vendu son appartement pour aller en Ehpad.

« J’aurais pu lui venir en aide »

Il poursuit en expliquant avoir donné mandat à une agence pour la vente du garage en 2021. Elle « m’a dit avoir fait visiter ce box sans me faire d’observations particulières », affirme-t-il. Ce n’est qu’en juillet 2022, par l’intermédiaire d’une seconde agence, qu’il apprend la mort de Raymond Sebas.

D’après des témoins interrogés par Mediapart, Raymond Sebas vivait depuis plusieurs années dans le garage : depuis 2008, selon un jardinier, tandis qu’un autre assure qu’il a passé le confinement dedans, pendant la pandémie de Covid.

Michel Herbillon dit encore sa tristesse de n’avoir pas été au courant de sa situation, car « j’aurais pu lui venir en aide ». « Loin de l’instrumentalisation qu’en fait Mediapart, la réalité est hélas une bien plus triste histoire, celle d’un homme dont la dignité lui a fait taire sa détresse », pointe encore le député, qui rappelle son engagement envers les plus démunis.

L’enquête du site d’investigations avait sucité de nombreuses réactions outrées. « Honte », a écrit l’eurodéputée écologiste Karima Delli sur X. Même mot utilisé par la présidente du groupe EELV à l’Assemblée Cyrielle Châtelain : « Honte au député LR Michel Herbillon, propriétaire de ce box. Il ne mérite pas d’être élu de la République. »

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