D'énigmatiques objets en cristal de roche auraient accompagné les anciens peuples britanniques dans l'au-delà

Une étude démontre qu'il y a environ 6.000 ans, les populations du Royaume-Uni utilisaient le cristal de roche, un matériau rare dans cette partie de l'Europe, pour fabriquer des objets destinés à accompagner les défunts. À une époque où le verre n'existait pas encore, le minéral avait très probablement un caractère fascinant.

Les choses sont encore loin d’être claires comme de l’eau de roche, mais les chercheurs progressent. Dans une étude publiée début juillet 2022 dans la revue , une équipe d’archéologues britanniques apporte des réponses sur le rôle et la symbolique encore fort méconnue de morceaux de cristal de roche retrouvés en très grand nombre sur un site du Néolithique ancien fouillé entre 2011 et 2019 : celui de Dorstone Hill, dans le Herefordshire, au Royaume-Uni. Prenant la forme d’un ensemble de halles en bois, de tumulus et d’enceintes, il aurait été exploité comme un lieu mortuaire il y a environ 6.000 ans, époque où l'agriculture a émergé en Grande-Bretagne.

Fort de 337 pièces de cristal de roche travaillé, cet ensemble est certainement l'un, sinon le plus grand du type datant du Néolithique dans cette partie nord de l’Europe. Pour les chercheurs de l’Université de Manchester à l’origine des travaux, il est très probable que les hommes et les femmes vivant en Grande-Bretagne à cette époque déplaçaient ces cristaux sur de longues distances afin de marquer leurs lieux de sépulture et de créer, par leur biais, un lien entre le monde des vivants et celui des morts.

Le cristal de roche, un matériau singulier à la Préhistoire

D’une manière générale dans l’Europe préhistorique, le cristal de roche, ou quartz hyalin, fut une matière première rarement exploitée. Et pour cause : ce minéral transparent, qui prend la forme de grands cristaux hexagonaux, se forme dans des "fissures de type alpin", un phénomène géologique qui ne s'observe que dans une poignée d'endroits. Au Royaume-Uni, on dénombre notamment ses gisements sur les doigts d'une main. Il est aussi un minéral bien récalcitrant lorsqu'il s'agit d'être taillé, expliquant sans doute le fait que les objets connus des archéologues sont très majoritairement de très petite taille, comme des pointes de flèches ou autres outils miniaturisés. Quelques pièces font toutefois figure d’exception : dans le Tholos de Montelirio, une tomb[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr