Découverte en Égypte de deux femmes momifiées et tatouées, sans doute des sages-femmes

Des tatouages et des figurines d'argile retrouvés sur le site de Deir el-Medineh pourraient avoir joué un rôle protecteur lors des rituels accompagnant l'accouchement et la période des relevailles.

Sur le site de Deir el-Medineh, en Égypte, les archéologues de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) ont découvert en 2014 la momie d’une femme de haut rang portant une trentaine de tatouages. Comme le relatait Sciences et Avenir deux ans plus tard, il s’agissait d’un cas unique, car la momie datait du Nouvel Empire (1550-1070 avant notre ère), alors que la plupart des restes humains trouvés en Égypte présentant des tatouages datent du Moyen Empire (2000-1500 avant notre ère). Mais cette femme vieille de 3300 ans n’était pas la seule, à cette époque, à porter sur son corps des marques indélébiles, annonce aujourd’hui dans The Journal of Egyptian Archæology la bioarchéologue Anne Austin, professeure à l’université du Missouri-Saint Louis (États-Unis), qui avait procédé à l’examen de la première momie tatouée de Deir el-Medineh. La découverte exceptionnelle de deux nouvelles momies également tatouées offre l’occasion de procéder à une interprétation des motifs dessinés à l’encre, en établissant un lien original avec plusieurs figurines d’argile retrouvées sur le même site et étudiées par la chercheuse Marie-Lys Arnette, égyptologue à l’université Johns-Hopkins. La présence de motifs récurrents liés à la fécondité et à l’accouchement sur le bas du dos de ces deux femmes semble indiquer qu’elles jouaient un rôle médical et rituel particulier, peut-être dans le but de conjurer les dangers inhérents à la période des relevailles pour les jeunes mères et les nouveau-nés.

Découvertes en Égypte, deux femmes momifiées et tatouées étaient sans doute des sages-femmes il y a plus de 3000 ans

Il n’est pas évident de retrouver des corps embaumés tatoués, car les momies ont précisément pour but de ne pas exposer la peau des défunts ! Pourtant, dans certains cas, les bandages disparaissent et la peau peut être observée. En 2020, l’étude d’une tombe et d’un puits funéraire de Deir el-Medineh, village qui regroupait les artisans construisant les tombes royales de Thèbes, [...]

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