Découverte de la plus ancienne structure en bois : un regard nouveau sur les premiers humains

Parce qu'elle n'est assurément pas l'œuvre d'Homo sapiens, dont les premières traces fossiles remontent à "seulement" 300.000 ans en Afrique, cette structure en bois vieille de 476.000 ans vient ébranler nos certitudes quant aux capacités techniques et au mode de vie des premiers hominidés.

Faudrait-il plutôt parler de "l’Âge du bois et de la pierre" plutôt que de l’Âge de pierre uniquement ? C’est la question que pose la découverte en Zambie d’une structure de bois façonnée par des hominidés il y a 476.000 ans. Une trouvaille exceptionnelle, tant le bois, d’abord, est un matériau qui se conserve mal, et parce que les preuves que nos ancêtres lointains n’exploitaient pas uniquement les outils lithiques ou les coquillages dans leur vie quotidienne sont rarissimes. Cette trouvaille, que l’on doit à une équipe des universités de Liège (Belgique), de Liverpool et d’Aberystwyth (Royaume-Uni) a fait l’objet d’une publication le 20 septembre 2023 dans la revue Nature.

Une fondation ou une plate-forme

La structure a été trouvée sur les rives de la rivière Kalambo, à quelques centaines de mètres seulement des deuxièmes chutes d’eau les plus hautes d’Afrique. Le site, soumis à des inondations régulières et ainsi gorgé d’eau depuis un demi-million d’années, a offert des conditions idéales et rares pour la conservation du bois. Les sédiments argileux ont notamment permis de stopper toute activité biologique qui aurait rongé l’objet.

Mais quelle est la nature de cette structure ? Il s’agit de deux rondins superposés encastrés par le biais d’une entaille en forme de U de plus de 10 centimètres de large. En somme, de deux massifs morceaux de bois emboités l’un dans l’autre. Ils pourraient correspondre, selon les chercheurs, à une fondation destinée à soutenir quelque chose de plus imposant, à une passerelle ou encore à une plate-forme pour s’asseoir, parler, manger ou stocker du bois de chauffage ou de la nourriture.

Selon Veerle Rots, professeure de préhistoire à l’université de Liège et cosignataire de l’étude, l’assemblage aurait "clairement été produit par l’Homme", comme le laisse entendre une série de marques laissées dans le bois par des outils en pierre. En l’occurrence, par des ancêtres de Sapiens dont il est malheureusement difficile de déterminer l’espèce [...]

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