Début du mois sans tabac ce 1er novembre: est-il efficace pour arrêter de fumer?

"Bon courage", "tous ensemble, on est plus forts", "nous pouvons y arriver"... Les mots d'encouragement se multiplient sur la page Facebook de Tabac info service en ce mercredi 1er novembre, premier jour du Mois sans Tabac. Pour cette édition 2023, plus de 127.000 personnes sont inscrites, contre 160.000 l'année dernière. Cette opération, inspirée du Royaume-Uni, qui revient chaque année depuis 2016, encourage les fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours.

S'inscrire au Mois sans tabac permet non seulement de se lancer un défi personnel mais également de bénéficier d'un accompagnement quotidien de la part de tabacologue - en ligne ou par téléphone via un numéro gratuit dédié (le 39 89) - de recevoir un kit d'arrêt composé d'un programme ou encore d'une "roue des économies" qui permet de simuler les économies réalisées lors de l'arrêt du tabac.

Pour les spécialistes, ce défi est très efficace car le plus important est "de ne pas arrêter tout seul", affirme Marion Adler, tabacologue à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart au micro de BFMTV.

Elle ajoute: "ça aide à ne pas être en manque, à ne pas souffrir. Le sevrage tabagique peut se passer facilement si on est accompagné".

Remplacer la cigarette par des substituts nicotiniques

Pour réaliser ce sevrage, la spécialiste conseille de prendre de la nicotine sous forme de patch, de gomme, de pastille ou encore via la vape, "élément clé pour ne pas souffrir". Des substituts à la cigarette intégralement remboursés lorsqu'ils ont été prescrits par un médecin.

"La nicotine, ce n'est pas dangereux, donc on la prend aussi longtemps qu'on a besoin, et on diminue progressivement. L'urgent, c'est d'éliminer la fumée", souligne Marion Adler.

Dans la cigarette, c'est "la combustion du tabac et des 4.000 produits qu'il y a justement dans cette fumée" qui est dangereuse, expliquait en 2021 Mathieu Samson, équipe de liaison et de soins en addictologie de l'hôpital Antoine-Béclère. La nicotine, elle, est responsable de la dépendance des 12 millions de Français qui fument chaque jour.

"25% des inscrits au mois sans tabac y parviennent"

Si ce mois sans tabac est tenu par les participants, leur chance d'arrêter définitivement semble bonne d'après la tabacologue. "Un mois, ça permet vraiment de se rendre compte que c'est faisable, de se dire 'j'en suis capable'. Et de se dire pourquoi pas deux, trois mois et finalement, de se libérer complétement de cette dépendance qui prend de l'argent et abîme la santé".

Du point de vue des chiffres, le succès semble plus relatif. "25% des inscrits au mois sans tabac y parviennent", note Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac, invité ce mercredi sur franceinfo. Ce dernier alerte sur l'urgence de combattre le fléau du tabagisme, la première cause de décès évitable en France avec près 75.000 morts par an. "Un fumeur sur deux va mourir de son tabagisme", prévient-il.

Article original publié sur BFMTV.com