(Dé)prime d’assurance

Inciter les gens à déménager dans des zones moins soumises aux aléas climatiques ou à construire des maisons qui soient plus adaptées aux éventuelles catastrophes naturelles. Et si c’était ça, le rôle des assureurs ? En particulier dans un monde où les inondations, les ouragans ou encore les feux dévastateurs se font de plus en plus en plus fréquents et intenses. “Il faudrait que les montants des primes d’assurance puissent refléter les risques encourus localement et ainsi éclairer les décisions des ménages en matière de réduction des risques”, pointe le Financial Times.

Pas si simple. Aux États-Unis en particulier, le sujet est devenu très sensible. Notamment depuis que deux grandes compagnies, State Farm et Allstate, ont annoncé, il y a quelques mois, qu’elles ne vendraient plus de polices d’assurance habitation en Californie, au prétexte que l’indemnisation des dégâts causés par les incendies à répétition leur coûte trop cher.

Selon les associations de défense des consommateurs, les deux groupes tentent ainsi de faire pression sur les autorités pour obtenir un assouplissement de la réglementation.

La Californie fait en effet partie des États dans lesquels les assureurs ne peuvent pas augmenter leurs tarifs comme bon leur semble. “Ils n’ont pas le droit de fixer leurs prix à partir de modèles statistiques évaluant les risques futurs d’incendies”, explique The Atlantic, et ne peuvent se baser que sur l’historique des dommages déjà indemnisés.

FInalement, la réglementation a plusieurs effets pervers. D’abord, elle se retourne contre ceux-là mêmes qu’elle est censée protéger. En effet, s’il existe en Californie un assureur de dernier ressort, financé par le contribuable, la couverture qu’il propose est plus limitée et plus chère que celle des entreprises auxquelles il se substitue. Les habitants les plus modestes risquent donc de ne pas pouvoir payer et de ne plus être assurés.

Ensuite, les différences de réglementation “se traduisent par des subventions croisées et des distorsions de prix”, estime le Financial Times. Les assureurs ont forcément tendance à augmenter leurs tarifs là où ils en ont légalement la possibilité, “par exemple en Virginie”, même si les risques de mégafeux y sont moins élevés qu’en Californie. Les Virginiens payent pour les Californiens, que rien n’incite à s’adapter à la crise climatique.

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