La Croix Rouge alerte sur le "risque désastreux" de l'intervention militaire israélienne à Rafah
Au début du conflit, Israël a appelé les Gazaouis à fuir vers le sud afin d’échapper à la contre-offensive contre le Hamas. Désormais massés à Rafah, 1,4 million de Palestiniens sont menacés par la nouvelle opération de l'armée israélienne.
L'offensive militaire annoncée d'Israël contre Rafah, au sud de Gaza, pourrait avoir un impact désastreux, a prévenu ce mercredi 14 février la Croix-Rouge, exigeant que "le principe fondamental d'humanité" soit respecté.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a averti que les hostilités accrues à Rafah, où plus de 1,4 million de Palestiniens sont piégés, représentent "un risque désastreux pour les vies civiles et les infrastructures".
Inquiétude mondiale
Israël et les dirigeants du Hamas à Gaza sont en guerre depuis quatre mois et la menace d'une opération terrestre dans cette localité suscite une inquiétude mondiale quant au risque de pertes civiles massives.
"Nous renouvelons notre appel aux parties en conflit, et à tous ceux qui ont une influence sur elles, à épargner et à protéger les vies civiles et les infrastructures", a déclaré dans un communiqué Fabrizio Carboni, directeur du CICR pour le Moyen-Orient.
"En vertu du droit international humanitaire, les parties en conflit doivent veiller à ce que (..) les garanties nécessaires soient prises pour préserver la vie de la population civile", a-t-il déclaré.
Respect du droit international
Les attaques du Hamas qui ont déclenché la guerre a fait environ 1.160 morts en Israël. Au moins 28.576 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées lors de la réponse israélienne, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé de Gaza.
Notant qu'une "nouvelle phase du conflit est en train de se dérouler", le CICR insiste sur le fait que "même au milieu du carnage et de la polarisation extrême, le principe fondamental d'humanité doit être respecté".
Selon Fabrizio Carboni, en tant que puissance occupante, Israël a la responsabilité, en vertu du droit international, de garantir que les besoins fondamentaux de la population civile soient satisfaits.
Le CICR souligne que les "déplacements forcés" sont explicitement interdits par le droit international humanitaire, tout comme l'utilisation de boucliers humains et les attaques aveugles qui causent un nombre disproportionné de morts, de blessés et de destructions parmi les civils.
Par ailleurs, toute évacuation planifiée avant une incursion implique une longue liste de responsabilités.
"Les évacuations doivent garantir que les civils arrivent en toute sécurité et bénéficient de conditions d'hygiène, de santé, de sécurité et de nutrition satisfaisantes, et que les membres d'une même famille ne sont pas séparés", a déclaré le CICR, ajoutant qu'ils "doivent également pouvoir retourner dans leurs maisons dès que les hostilités auront cessé".
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - France 24 s'est rendu à la frontière israélo-égyptienne où les Israéliens manifestent