Crise de l'arbitrage: Gautier "n'est pas l'homme qu'il fallait pour diriger", dénonce Caillot

Stéphane Lannoy a peut-être servi de fusible, mais son départ n’a pas réglé la crise de l’arbitrage français, et encore moins apaisé la colère des clubs professionnels dont il avait le soutien. Le maintien en place d’Antony Gautier, qui s’est en plus vu confier l’intérim chez les pros jusqu’à la fin de saison, cumulant désormais jusqu’à trois casquettes, a abouti à une fronde des clubs de l’élite. Dix-sept d’entre eux ont réclamé dans une lettre ouverte la démission d’Antony Gautier.

Jean-Michel Aulas, vice-président de la Fédération française de football, a dénoncé ce week-end, sur le réseau social X (anciennement Twitter), "une vile réaction au départ de celui qu’ils avaient adoubé", une réaction en forme d’ingérence de la part des clubs de Ligue 1, accuse l'ex-président de l'OL. Les clubs visés se sont immédiatement défendus de tout procédé visant à imposer leurs vues en interférant dans les affaires de la fédération, par la voix de Jean-Pierre Caillot, le président du Stade de Reims et du collège des clubs de Ligue 1 à la Ligue de football professionnel (LFP), qui s’est exprimé dans L’Union.

"Nous sommes parvenus à la conclusion que nous pressentions: la nouvelle gouvernance installée par la Fédération, avec Antony Gautier au-dessus de Stéphane Lannoy, ne fonctionnait pas, a-t-il expliqué. Que les décisions prises sur le terrain manquaient de logique d'un match à l'autre. (...) Qu'Antony Gautier, comme nous le pensions, n'était pas l'homme qu'il fallait pour diriger les arbitres, et qu'en dépit de l'aide importante de 17 millions versée à l'arbitrage par nos clubs, nous n'avions pas l'impression d'être pris au sérieux en dépit de nos doléances répétées."

Caillot promet que les clubs de Ligue 1 "ne ferons pas d’ingérence", mais le dirigeant champenois s’attend désormais à ce que la Fédération française de football se mette en ordre de marche et réponde à leurs interrogations. "La balle est dans le camp de la 3F", assure-t-il encore auprès de l’Union, précisant que "les négociations se poursuivent". Cette nouvelle prise de parole en pleine tempête intervient alors que l'arbitrage français traverse une très grave crise institutionnelle, entre polémiques sur les décisions des officiels tous les week-ends, utilisation de la VAR et lutte d'égos au sommet.

Le président de la 3F Philippe Diallo a appelé tous les acteurs à "l’apaisement" samedi, apportant son soutien à Antony Gautier. "Antony Gautier va poursuivre évidemment sa mission", a glissé Philippe Diallo à une poignée de journalistes à l’issue du cinglant revers de l’équipe France contre l'Allemagne (2-0) au Groupama Stadium. "Il faut que l'arbitrage français retrouve sa sérénité", a poursuivi Diallo, demandant à "faire en sorte que la fin de saison de l'arbitrage se déroule dans une ambiance apaisée". Un vœu pieux ?

Article original publié sur RMC Sport