Crise : à qui le tour ?

Célèbre investisseur et propriétaire d’une fondation qui porte
son nom
, Nicolas Berggruen a réuni un prestigieux panel de dirigeants et
ex-dirigeants européens le 30 octobre à Berlin sur le thème “L’Europe après la
crise”. Les organisateurs avaient-ils “simplement oublié le point
d’interrogation ou voulaient-ils donner un signal optimiste, [estimant que] le
pire est derrière nous [et que] nous pouvons organiser l’avenir ?”,
s’interroge Die Zeit, non sans quelque ironie. En tout cas, constate le magazine de Hambourg, les
personnalités rassemblées ont voulu “aller de l’avant”.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a rappelé son vœu que soit mis en place un ministre des Finances européen, mais aussi l’élection d’un président européen au suffrage universel. Le président du
parlement européen, Martin Schulz, a pointé les transferts de souveraineté
successifs et insisté sur la nécessaire séparation des pouvoirs et esquissé une
structure faite d’un exécutif (la Commission) et d’un parlement bicaméral
(Parlement, Sénat). Quant à Joschka Fischer, dans l’actuelle “phase de
politisation”, il a déploré que nous n’ayons pas “une direction politique plus
courageuse”. Sans pour autant abonder dans le sens du spéculateur philantrope George
Soros - “Germany should lead or leave” -. Une conclusion que Soros aura été le
seul à défendre, “tous les autres savent que, sans l’Allemagne, rien ne va”,
souligne Die Zeit. Le quotidien économique Handelsblatt déplore le
flou entretenu par Pierre Moscovici
qui, certes, a clairement plaidé pour un
renforcement du rôle du parlement ainsi que des liens entre l’Europe et les
citoyens, mais a esquivé les propositions de son homologue Schäuble.
Le tabloïd
Bild pointe pour sa part le déclin de la Grande Nation - qu’il voit
potentiellement “devenir une nouvelle Grèce”
. Il reprend l’exhortation de
l’ex-président de la BCE, Jean-Claude Trichet, pour que la France relance sa
compétitivité et cite l’ex-chancelier Schröder prédisant que “les promesses
électorales du président français se briseront sur la situation économique.”

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