Le cri du cœur de Lucy Aharish, journaliste arabe israélienne : “Notre pays bien-aimé est attaqué”

“Je suis désolée d’utiliser mon micro pour envoyer un message au monde”, amorce Lucy Aharish, présentatrice de la treizième chaîne israélienne, en plein direct. “Je suis journaliste et c’est ma seule arme.”

Elle est l’une des plus célèbres personnalités du paysage audiovisuel israélien, et la première Arabe israélienne, issue d’une famille musulmane, à présenter un journal télévisé dans le pays. En 2018, son mariage avec un citoyen juif avait attisé la colère des Israéliens conservateurs, opposés aux mariages mixtes. Et, en 2020, elle avait été limogée de la chaîne publique israélienne KAN 11 pour avoir affiché ses opinions anti-Nétanyahou en animant un rassemblement de protestation en ligne.

Trois jours après le début de l’attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien, la présentatrice a pris la parole pour interpeller le reste du monde sur les atrocités commises par le mouvement islamiste palestinien : “Notre pays bien-aimé est attaqué”, déclare-t-elle, montrant ainsi son fort sentiment d’appartenance à l’État d’Israël.

Un message particulièrement fort à l’heure où une partie du gouvernement d’extrême droite laisse entendre que des incidents intercommunautaires pourraient survenir dans les villes mixtes : comme le rapporte Times of Israël, le ministre de la Sécurité nationale, l’ultranationaliste Itamar Ben Gvir, affirme que la police israélienne s’est préparée à “un scénario de Gardien des murs 2”. Une référence à l’opération de mai 2021, lors de laquelle Israël avait lancé des frappes aériennes sur Gaza, qui avaiét été à l’origine de graves émeutes inter-communautaires dans les villes mixtes du pays.

Les Arabes israéliens aussi pleurent leurs morts

La déclaration de Ben Gvir a fait réagir, y compris au sein du gouvernement : “Jusqu’à présent, la population arabe a fait preuve de beaucoup de solidarité et de responsabilité”, a rappelé le ministre des Affaires de la diaspora, Amichaï Chikli, qui poursuit :

“C’est particulièrement vrai pour la population bédouine du Néguev, qui a connu des victimes et des disparus et qui fait preuve de responsabilité et de solidarité en prenant un certain nombre d’initiatives pour accueillir les familles et aider les citoyens en détresse.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :