Covid: Philippe assure qu’il n’a pas négligé les avertissements de Buzyn

Édouard Philippe, le 28 juin 2022.
THOMAS COEX / AFP Édouard Philippe, le 28 juin 2022.

POLITIQUE - « Elle a raison quand elle dit qu’elle a probablement vu avant beaucoup de gens ce qui était susceptible de se passer », reconnaît Édouard Philippe à propos d’Agnès Buzyn. L’ex-Premier ministre, invité de France 2 ce mercredi 2 novembre, s’est toutefois défendu d’avoir négligé les avertissements de l’ancienne ministre de la Santé.

La ministre n’avait pas été tendre dans une interview donnée au Monde, fin octobre, dans laquelle elle épinglait Emmanuel Macron et Édouard Philippe. Elle y affirmait qu’elle avait alerté le président de la République et le Premier ministre dès janvier 2020, mais qu’elle n’avait « pas (eu) l’impression d’être entendue ». Dans un SMS, elle s’adressait à la mi-mars au chef du gouvernement de l’époque en ces termes : « Édouard, vous êtes en dehors de la plaque, et si tu as encore confiance en moi, prenez une décision de confinement car nous avons quinze jours de retard. » « Je ne perds pas mes nerfs, je suis lucide depuis des semaines et, derrière vos décisions, ce sont des gens qui vont mourir », avait-elle poursuivi.

« Je ne lui en veux pas du tout »

« Je n’ai absolument pas négligé ses avertissements », se défend Édouard Philippe. Mais il précise : « Lorsque j’étais Premier ministre et qu’elle était ministre, elle le sait très bien, à chaque fois qu’elle a évoqué un sujet, une décision à prendre, je l’ai mise en œuvre, à chaque fois ». Pas rancunier, il dit ne pas lui en vouloir « du tout » et lui a fait part de son « soutien » sur le plateau de Télématin. L’ancienne ministre de la Santé est la seule responsable politique mise en examen dans la gestion gouvernementale du Covid-19, une décision selon lui « très injuste ».

Placé pour sa part sous le statut de témoin assisté, l’ancien chef du gouvernement s’est attelé à soutenir les membres du gouvernement aux commandes lors de la pandémie : « Ni pour Agnès Buzyn, ni pour Olivier Véran, ni pour moi, ni pour aucun des collaborateurs qui ont travaillé avec nous, il n’y a d’infractions de caractère pénal et c’est ce que je veux démontrer », a-t-il expliqué. En octobre, Édouard Philippe a échappé à une mise en examen devant la Cour de justice de la République (CJR). S’il a convenu que « tout » n’a pas été « bien fait », « aucun pays n’a tout bien fait », a-t-il fait remarquer.

« Mon objectif, c’est de faire en sorte que tous ceux qui ont été placés sous mon autorité - les membres de mon gouvernement, les collaborateurs de mon cabinet et tous ceux qui, dans l’administration, ont fait pendant cette crise de leur mieux - soient blanchis des accusations qui sont portées contre eux », a-t-il insisté. L’ex-ministre de la Santé Olivier Véran, aujourd’hui porte-parole du gouvernement, est également visé par cette instruction mais n’a pas encore été entendu.

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