Covid-19 : les vaccins à ARNm ne sont pas particulièrement responsables des myocardites

Les rares myocardites observées chez les adolescents après une dose de vaccin à ARNm anti Covid-19 ne sont pas dues à une réaction aux anticorps propres au vaccin, conclut une étude. Il s'agit d'une inflammation non spécifique, dû à un système immunitaire très réactif.

Fièvre, palpitations, douleurs thoraciques, nausées, le souffle court, cette liste non exhaustive de symptômes a frappé suffisamment d'adolescents ayant reçu une dose de vaccin anti-Covid-19 à ARNm pour soulever des craintes. Bien que rares, ces myocardites – inflammations du cœur – ne doivent pas être prises à la légère. Mais bonne nouvelle, annonce une équipe d'immunologistes, cardiologues et pédiatres, les vaccins à ARNm ne sont pas particulièrement responsables de ces cas. Le responsable serait un système immunitaire particulièrement réactif, chez qui le vaccin a eu un effet déclencheur similaire à celui qu'aurait eu une infection virale ou d'autres vaccins, concluent-ils dans leurs travaux publiés dans Science Immunology.

54 myocardites sur 2,5 millions de vaccinés

Les myocardites sont des inflammations du muscle cardiaque survenant typiquement chez des hommes jeunes après une infection virale. Mais certains vaccins, comme celui contre la vérole, peuvent causer des réactions similaires, révèle Akiko Iwasaki, immunologiste à l'Université de Yale (Etats-Unis) et co-directrice de ces travaux. C'est aussi le cas du vaccin à ARNm contre le Covid-19 dont les études estiment qu'il a causé jusqu'à 36 cas sur 100.000 vaccinés pour les hommes, et jusqu'à 11 chez les femmes. Des cas rarissimes donc, mais qui, dans un contexte pandémique où des millions de personnes ont simultanément reçu le vaccin, produisent un signal clairement identifiable. "Il s'agit d'un moment unique dans l'histoire où un large échantillon de la population naïve à l'égard du vaccin et du virus a été exposée simultanément. Sans cela, on risque de passer à côté de ce type de conséquences très rares", confirme Carrie Lucas, immunologiste à l'université de Yale, elle aussi co-directrice de ces travaux. 54 cas ont ainsi été identifiés sur 2,5 millions de vaccinés, d'après une étude israélienne parue fin 2021 dans le New England Journal of Medicine. Un risque qui reste 11 fois moindre que celui de dévelop[...]

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