Covid-19 : Ce n’est pas après Macron et Philippe que Buzyn est le plus en colère

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France 5

MÉDIAS - Agnès Buzyn continue d’apparaître dans les médias pour se défendre après sa gestion de l’épidémie de Covid-19 en France alors qu’elle était ministre de la Santé.

Ce jeudi 27 octobre, elle était invitée sur le plateau de C à vous sur France 5, où elle a particulièrement chargé les experts scientifiques.

« Je n’attaque personne. En réalité, j’ai envie d’attaquer les experts qui ont raconté n’importe quoi sur les plateaux et qui eux, ne sont pas mis en examen, au moment où j’essayais d’alerter et de mobilier la commission européenne », affirme-t-elle.

« Il n’y a pas eu un expert qui disait que c’était grave. On les a entendus dire tout et son contraire sur les plateaux », continue l’ancienne ministre. « Quand je dis ’tout le monde s’en foutait’, je m’énerve essentiellement sur la communauté scientifique qui n’a pas fait, à ce moment-là, une analyse des risques. »

« Les gens étaient péremptoires, à dire que l’épidémie allait s’arrêter à l’été comme l’ont dit certains du conseil scientifique. Quand on est un scientifique, quand on est dans une telle incertitude, surtout, on est prudent dans ses prises de parole. Plus ils étaient péremptoires, plus ils étaient invités », s’agace encore Agnès Buzyn. « Si je dois m’énerver aujourd’hui, c’est après tout ce que j’ai vu sur les plateaux télé pendant un an. »

« Quand je dis ’tout le monde s’en foutait’, je ne parle pas du couple exécutif »

Par ailleurs, « le problème que nous avons eu à gérer, c’est un déni des autorités scientifiques nationales et internationales », selon elle. « C’est ça qui m’a le plus frappé. Moi quand je dis ’tout le monde s’en foutait’, je ne parle pas du couple exécutif : ils ne sont pas médecins, ils ne peuvent pas pressentir, anticiper, ce n’est pas leur rôle », ajoute l’ancienne ministre.

Mise en examen pour sa gestion des premières semaines de l’épidémie, Agnès Buzyn avait affirmé mardi 25 octobre dans un article du Monde qu’elle a alerté dès janvier 2020 Emmanuel Macron et Édouard Philippe, mais qu’elle n’avait « pas l’impression d’être entendue ».

« Non seulement j’avais vu mais prévenu. J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait », selon des propos rapportés par journal, qui dit avoir eu accès à un journal rédigé par l’ex-ministre pendant la pandémie.

Le quotidien faisait état de nombreux textos adressés au chef de l’État et à son ancien Premier ministre, le premier le 11 janvier 2020 à propos de l’épidémie apparue en Chine, qui n’apparaît alors « pas encore dans les médias » mais qui « peut monter », écrivait-elle.

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