Covid-19 : ce que l’on sait des variants BA.4 et BA.5, nouvelles souches d'Omicron

Les deux nouveaux sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5 ont été classés dans la catégorie de "variants d'intérêt" par l'OMS et font l'objet d'une surveillance renforcée.

Deux nouveaux sous-variants d'Omicron, détectés en Afrique du Sud en janvier ont été détectés en France. Que sait-on sur ces variants classés dans la catégorie des "variants d'intérêt" par différents organismes mondiaux ?

Alors que l'épidémie de Covid-19 recule depuis quelques semaines en France, deux nouveaux variants viennent semer le trouble : BA.4 et BA.5. Il s'agit de deux nouveaux sous-lignages du variant Omicron qui portent déjà une nouvelle vague de contamination en Afrique du Sud. Ils représentent actuellement 70% des souches séquencées, d'où la crainte d'une nouvelle vague de contaminations similaire à celle qui sévit actuellement dans le pays qui a un taux de positivité de près de 17%.

Détectés en Afrique du Sud, tout comme le variant Omicron au mois de novembre dernier, BA.4 et BA.5 sont classés "variants d'intérêt" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et "font l'objet d'une surveillance renforcée sur la base de leur profil génétique" de la part de Santé publique France (SPF).

Jacob Lemieux, spécialiste des maladies infectieuses au Massachusetts General Hospital, a déclaré il y a quelques jours que ces sous-variants semblaient "provoquer une augmentation exponentielle des taux de positivité" au vu de la situation "alarmante" en Afrique du Sud, rapporte The Harvard Gazette.

Déjà présent dans plus d'une vingtaine de pays

Le 26 avril, un cas de BA.4 et deux cas de BA.5 ont été détectés en France, ont indiqué les autorités sanitaires lors du point épidémiologique hebdomadaire du 28 avril. Ils ont également été détectés dans plus d'une vingtaine de pays tels que le Botswana, l'Australie, la Chine, l'Angleterre ou encore le Danemark. Ces sous-variants, qui ont des protéines spike identiques, sont tous les deux très proches du sous-variant d'Omicron BA.2 mais comportent plusieurs mutations dont une particulièrement préoccupante.

Il s'agit la mutation L452R qui est "décrite comme un des facteurs associés à la transmissibilité importante de Delta", ce variant très contagieux qui représentait 100% des cas en France en octobre dernier. Interrogé par La Dépêche, Antoine Flahault indique que cette mutation est "associée à une plus grande affinité du virus avec le récepteur ACE2 qui permet au virus d’infecter les cellules humaines", ce qui donne lieu à des variants plus transmissibles.

Un vaccin moins efficace ?

Une autre mutation interroge : la F486. Cette dernière a déjà été observée dans les élevages de visons et est impliquée dans un phénomène d'échappement immunitaire, ce qui pourrait diminuer l'efficacité de la vaccination contre le Covid-19. Ces deux sous-variants résisteraient également à la protection conférée par l'infection par le variant BA.1, d'autant plus chez les personnes non-vaccinés, selon une autre étude pas encore évaluée par les pairs.

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Pour l'heure, une nouvelle vague n'est pas à l'ordre du jour en France et en Europe car "aucun élément épidémiologique ou clinique préoccupant ne leur est associé", précisent les autorités sanitaires françaises. "Il n'y a pas lieu de s'alarmer avec l'émergence de nouveaux sous-variants. Nous n'observons pas encore de pic majeur de cas, d'hospitalisations ou de décès", a indiqué de son côté le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique. Attention tout de même car par le passé, plusieurs vagues épidémiques ont frappé l'Europe quelques semaines après l'Afrique du Sud.

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