La course aux océans

“L’accélération bleue” : voilà comment nous aurions pu titrer notre dossier de couverture cette semaine, à l’instar du New Scientist, qui, en avril, consacrait sa une aux océans. C’est l’article principal de ce numéro que nous avons choisi de traduire et de publier à l’occasion de la deuxième Conférence de l’ONU sur les océans, qui s’est tenue à Lisbonne du 27 juin au 1er juillet. Son objectif : renforcer l’action en faveur des océans fondée sur la science et l’innovation.

En raison des événements aux États-Unis (le coup porté au droit à l’avortement par la Cour suprême), nous avons décidé de retarder la publication de ce dossier. Il n’en reste pas moins d’actualité. L’humanité est confrontée à une “urgence océanique”, a notamment déclaré António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, à Lisbonne. Et il y a en effet matière à s’inquiéter, nous rappelle le New Scientist.

L’expression “accélération bleue”, explique le journal, désigne les répercussions de la très forte hausse de l’exploitation des ressources par l’homme depuis quelques années, et son impact sur la biodiversité et l’environnement. Or “l’océan concentre beaucoup d’espoirs et d’attentes, comme nouvelle frontière économique et comme moteur des futurs développements humains”, avance l’un des nombreux chercheurs cités par le magazine d’information scientifique.

“L’économie de la mer pèse 1 700 milliards de dollars, dont près de la moitié est tirée de la production offshore de pétrole et de gaz polluants (830 milliards de dollars [790 milliards d’euros] par an), suivie de la construction d’équipements maritimes, de pêcheries et du transport par conteneurs”, détaille encore l’article du New Scientist.

“Dans cette liste, les secteurs durables de demain sont quasi invisibles.”

C’est là l’un des nombreux problèmes soulevés par le magazine. Extraction minière des grands fonds, pêche industrielle, transport maritime… Depuis trente ans, le développement souvent anarchique des activités humaines fait des ravages dans un milieu où la réglementation est quasi inexistante. L’économie de la mer étant en plus concentrée dans les mains d’une “poignée d’entreprises”, toutes installées dans six pays – États-Unis, Arabie saoudite, Chine, Norvège, France et Royaume-Uni –, les investissements dans les projets durables se font rares.

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