Coupe du monde : la Suisse ouvre une procédure contre la FIFA pour « fausses promesses climatiques »

COUPE DU MONDE - Le parcours de la Nati s’est peut-être arrêté brutalement en huitième de finale, mais le combat contre la Fédération internationale de football (FIFA) ne fait que commencer en Suisse. En cause ? D’éventuelles « fausses promesses climatiques » faites par la FIFA concernant la supposée caution écologique du Mondial-2022 au Qatar.

Comme le dévoile ce dimanche 25 décembre la presse suisse, à la suite d’un article précédemment publié par le quotidien Sonntagsblick, une procédure est en cours auprès de la Commission suisse pour la loyauté, un organisme d’autocontrôle de la publicité concernant notamment la publicité déloyale. Une procédure qui ferait suite à une plainte déposée par l’Alliance climatique suisse, regroupant plus de 140 organisations de la société suisses dont Greenpeace ou WWF.

« Nous pouvons confirmer qu’une procédure correspondante est en cours chez nous », a déclaré le secrétaire juridique Reto Inglin auprès de Sonntagblick.

« Greenwashing climatique »

Et selon le journal suisse, cette plainte aurait été déposée pour permettre à la Commission suisse pour la loyauté d’enquêter sur la communication faite par la FIFA autour de cet événement planétaire. L’Alliance climatique suisse reproche principalement à la FIFA d’être resté très évasive auprès du public concernant le respect de l’environnement durant la Coupe du monde, l’accusant au passage de « greenwashing climatique ».

« Nous sommes confiants sur le fait que la commission condamnera les violations de la FIFA en matière de publicité loyale et lui enverra ainsi un signal clair. Nous aimerions que la FIFA investisse ses ressources dans la prévention des émissions plutôt que dans le greenwashing climatique », a ainsi ajouté Christian Lüthi, directeur de l’Alliance pour le climat, à l’origine de la plainte.

Selon RTS, l’Alliance pour le Climat suisse avance que la France, la Belgique ou encore le Royaume-Uni auraient également transmis des plaintes en ce sens aux autorités suisses, en raison de la localisation du siège de la plus haute instance du football mondial... À Zurich, en Suisse.

Pas de contrainte juridique possible

Pour mieux comprendre la nature de cette plainte, après la fin du Mondial, il suffit de se tourner vers le site de la FIFA, où l’on peut lire que la compétition qatarie est le premier « tournoi entièrement neutre sur le plan climatique », et ce, malgré la construction de stades climatisés et de vastes infrastructures nécessaires à l’accueil du public durant l’événement.

Sonntagblick liste également la « comptabilité douteuse » du Qatar concernant le véritable bilan carbone de la Coupe du monde, avec des programmes de compensation jugés « suspicieux ». Sans oublier d’évoquer le lourd bilan environnemental provoqué par les milliers de trajets en avion pour rejoindre le petit État du Golfe Persique entre le 20 novembre et le 18 décembre dernier.

Pour l’heure, la FIFA n’a pas souhaité s’exprimer sur cette plainte venue de Suisse. Toutefois, Marc Schwenninger, directeur de la Fondation pour la loyauté dans la communication commerciale a prévenu que l’enquête pourrait prendre plusieurs mois, avant qu’une décision ne soit officiellement prise contre la FIFA.

D’ailleurs, dans les faits, cette commission suisse ne peut pas véritablement contraindre la FIFA juridiquement, mais seulement émettre des recommandations. Recommandations qui sont généralement suivies lorsque des mis en cause sont ciblés par l’autorité de régulation suisse. Reste à savoir si la FIFA en fera de même.

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