En Corse, les dessous d’une « agri mania » insoupçonnée

Lisandru Querci, 17 ans, va bientôt reprendre la bergerie de ses parents.  - Credit:Julian Mattei
Lisandru Querci, 17 ans, va bientôt reprendre la bergerie de ses parents. - Credit:Julian Mattei

C'est un domaine d'une vingtaine d'hectares en plein cœur du désert des Agriates, cette immensité de terres arides qui borde le golfe de Saint-Florent (Haute-Corse). Il y a encore quelques années, ces parcelles étaient en friche, gagnées par le maquis et parsemées d'arbousiers. Aujourd'hui, un champ d'immortelles a pris racine sur les collines.

« Mes parents avaient acheté ce terrain il y a plus de quarante ans, et il n'avait jamais été cultivé, avance Maeva Luigi, la cheffe d'exploitation. Je n'avais jamais fait d'agriculture de toute ma vie, et j'ai décidé de me lancer. » Cinq ans plus tard, le Domaine des Agriates transforme ces plantes aromatiques en huiles essentielles bio. Le signe d'une reconversion réussie pour cette ancienne directrice d'hôtel de luxe de 35 ans, qui a décidé de changer de voie.

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En Corse, son cas est loin d'être isolé. Selon l'observatoire de la chambre régionale d'agriculture, l'île est la seule région de métropole où l'agriculture gagne du terrain. Le nombre d'exploitations croît depuis dix ans : + 4,7 %, soit une centaine de créations de sociétés supplémentaires. Dans le même temps, la France en a perdu plus de… 100 000 !

« Quand vous traversez la rue, ici, il y a du maquis… »

La tendance est encore plus nette en termes d'emplois directs : 4 500 équivalents temps plein travaillent dans les exploitations insulaires ; une hausse de 12 % en une décennie. Lisandru Querc [...] Lire la suite