Une cornée artificielle à partir de cellules de peau de cochon rend la vue à des aveugles

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Nature Biotechnology

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Une cornée artificielle à partir de cellules de cochon rend la vue à des aveugles.

SCIENCE - Des implants fabriqués à partir de cellules de cochon ont permis à vingt patients atteints d’une dégénérescence de l’œil de recouvrer la vue, révèle une étude de l’université de Linköping (Suède) publiée jeudi 11 août dans Nature Biotechnology.

Cette expérience a été réalisée en Inde et en Iran sur vingt personnes atteintes d’un kératocône avancé, dont 14 étaient devenus aveugles. Tous ont eu leur vision restaurée, et trois d’entre eux ont même aujourd’hui une vue parfaite (20/20). Deux ans après l’implantation de ces cornées artificielles, les chercheurs n’ont rapporté aucune complication chez les patients.

Le kératocône est une maladie dégénérative qui touche plus de 12 millions de personnes dans le monde. Elle se traduit « par une perte de la sphéricité de la cornée qui prend alors la forme d’un cône irrégulier », définit le site du centre d’ophtalmologie Jean Jaurès. Dans certains cas, cette déformation peut être compensée à l’aide de lentilles spéciales, mais au stade le plus avancé, la greffe de cornée est nécessaire pour corriger le handicap.

Une greffe moins coûteuse et moins invasive

Ce n’est pas la première fois que des greffes permettent de redonner la vue à des patients gravement atteints par la maladie, rappelle le site de vulgarisation scientifique Sciences Alert. En France, l’Hôpital Fondation Rothschild a effectué la première greffe européenne d’une cornée 100 % artificielle sur une patiente aveugle.

En revanche, ce qui est inédit, c’est que les implants sont fabriqués à partir de cellules de peau de cochon. L’intérêt est qu’il s’agit d’une matière première facile à trouver et peu coûteuse. « Nous avons fait des efforts considérables pour nous assurer que notre invention serait largement disponible et abordable pour tous et pas seulement pour les riches. C’est pourquoi cette technologie pourrait être utilisée partout dans le monde », a déclaré dans un communiqué Mehrdad Rafat, l’un des principaux auteurs de l’étude.

L’opération chirurgicale est aussi moins invasive pour le patient, explique Neil Lagali, professeur d’ophtalmologie expérimentale à l’université de Linköping : « Le chirurgien n’a pas besoin d’enlever les propres tissus du patient. Au lieu de cela, une petite incision est faite, à travers laquelle l’implant est inséré dans la cornée existante. »

Même si cette greffe semble être une solution miracle pour tous les patients atteints d’un kératocône à un stade avancé, des essais cliniques plus larges devront être réalisés avant une potentielle mise sur le marché.

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