Corinne Masiero témoigne de l’inceste dont elle a été victime pour la première fois

LA ROCHELLE, FRANCE - SEPTEMBER 18: Corinne Masiero attends the photocall for

L’actrice est au cœur d’un documentaire intitulé « Inceste, le dire et l’entendre », prochainement diffusé sur France 3.

INCESTE - À l’approche de la diffusion, le 26 septembre prochain sur France 3, d’un documentaire intitulé Inceste, le dire et l’entendre, Corinne Masiero était, ce lundi 19 septembre, invitée sur France Inter pour parler des raisons qui l’ont motivée à témoigner dans ce film (et pour la première fois) de l’inceste dont elle a été victime.

« Parce que c’est important de prendre la parole, parce que c’est important de participer à des projets et à des films comme celui d’Andréa [Rawlins], parce que la parole c’est l’étincelle qui permet de faire bouger les choses après », souffle la comédienne au micro de Sonia Devillers.

Comme elle, six personnes, hommes et femmes, ont accepté de raconter leur histoire face à la caméra de la journaliste, à qui l’on doit plusieurs documentaires pour Infrarouge, dont un sur les familles homoparentales et un autre sur le harcèlement sexuel au travail.

En France, près de sept millions de personnes disent avoir été victimes d’inceste. « On parle de ces chiffres qui touchent les familles incestuées. Je le constate, quand je fais des concerts avec Les Vaginites [son groupe de musique électro punk, ndlr]. On demande dans le public qui a été touché directement ou indirectement ici [par l’inceste]. On observe une forêt de bras se lever. Ça touche tout le monde directement ou indirectement », constate Corinne Masiero.

Un « devoir » de regarder le documentaire

« Le seul moment où il y a égalité des classes, c’est au sujet de l’inceste, estime-t-elle. Ça touche tout le monde à égalité, partout, les bourges, les prolos... Dans toutes les familles on est confronté à ça. Pourquoi ? Parce qu’on voit dans les pubs, dans ce qu’on voit à la télé, à l’école, des gens qui ont le pouvoir. C’est toujours des hommes blancs qui font ce qu’ils veulent avec les autres autour. Dans la famille, c’est le patriarche. »

C’est à l’âge de 8 ans qu’elle a été agressée. Son agresseur, décédé il y a longtemps, avait dix ans de plus qu’elle. C’était l’un de ses cousins. Ce dont elle témoigne dans le documentaire, c’est aussi la banalisation de ce genre d’agressions au sein des familles, ainsi que les « ’blagounettes’ sur les femmes et les enfants. Ce n’est pas normal, ajoute-t-elle. Ce genre de trucs fait qu’une omerta se met en place. »

D’après elle, c’est important d’éduquer sur le sujet, de diffuser des films comme celui d’Andréa Rawlins. C’est « plus qu’un devoir de le regarder ». Elle rappelle, aussi, qu’il ne faut jamais forcer une personne à témoigner : « c’est une deuxième agression ». Cependant, parler permet « aux gens de lever un voile ». Or, « quand on est victime de ce type de d’agression, il y a un voile de protection qui se met en marche », signale l’actrice.

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