La COP28 sera-t-elle la victime collatérale de la guerre à Gaza ?

Les déflagrations du conflit qui embrase Gaza depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre se font sentir bien au-delà du Moyen-Orient. Alors que le bilan des victimes s’alourdit de jour en jour, il paraît presque indécent d’évoquer d’autres conséquences.

Pourtant, à l’échelle du globe, c’est la capacité des États à lutter contre le réchauffement climatique qui pourrait être fortement affectée. À bas bruit, de plus en plus de diplomates et de spécialistes du climat s’inquiètent de la portée du conflit sur la prochaine Conférence des parties sur le climat, la COP28, qui doit se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.

L’escalade de la guerre à Gaza fragilise les conditions d’un accord international dans un monde aux fractures béantes. Alors que le conflit en Ukraine avait rebattu les cartes entre le Nord et le Sud, voyant la Russie et la Chine gagner de l’influence dans les pays du Sud, l’offensive terrestre en cours de l’armée israélienne désaccorde un peu plus encore le “concert des nations”.

Au point de mettre en péril la tenue du sommet climatique de l’ONU dans la plus grande ville des Émirats arabes unis. “Nombreux sont ceux qui se demandent si une COP peut avoir lieu dans un pays arabe dans ce contexte tendu”, explique ainsi Christoph Bals, de l’ONG environnementale Germanwatch, au Spiegel. Très prosaïquement d’abord : le conflit renforce la difficulté de garantir la sécurité des délégués israéliens dans un monde polarisé, où nombre de pays arabes ont pris la défense des Gazaouis.

Le secrétariat des Nations unies pour le climat explique à l’hebdomadaire allemand que la guerre n’a “jusque-là aucune répercussion sur les préparatifs de la COP”. Et s’empresse de rappeler qu’en 2015 des attentats islamistes avaient frappé la capitale française peu avant la tenue de la COP, qui avait pourtant permis la signature de l’accord de Paris sur le climat.

Quand bien même le calendrier resterait inchangé, les observateurs “sont au moins d’accord pour dire que les négociations s’annoncent laborieuses à Dubaï”, poursuit le Spiegel. Les délégués auront-ils autre chose en tête que l’embrasement du Moyen-Orient ? Les pays riches qui soutiennent Israël ne risquent-ils pas de s’appuyer sur le conflit pour se désengager financièrement de la nécessaire décarbonation des économies ?

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