Nos conversations privées vont-elles vraiment être surveillées ?

Le 6 mars dernier, l’Assemblée nationale a voté en première lecture une proposition de loi « visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire ». Ce texte, porté par les députés Renaissance Mathieu Lefèvre et Caroline Yadan, a de bonnes chances d’achever son parcours parlementaire avant la fin de l’année 2024. Les mesures du texte concernant la répression des propos haineux non publics font néanmoins l’objet de critiques assez virulentes.

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Le pourfendeur principal du texte, Mathieu Bock-Côté, considère dans les colonnes du Figaro que « tôt ou tard, les dîners tomberont aussi sous le coup de la loi ». Il n’hésite pas à affirmer que la vie privée « sera placée sous surveillance étatique » ou encore qu’une telle évolution législative « s’accompagne par définition d’un appel à la délation généralisé ». Ces craintes sont-elles justifiées ? Si le texte peut susciter la réserve sur certains points, le présenter comme une étape décisive dans la mise en place d’un système orwellien paraît excessif.

Cette évolution est-elle synonyme de dérive « liberticide » ? Encore faudrait-il pouvoir s’accorder sur ce que signifie ce terme

Concrètement, en ce qui concerne la pénalisation de propos tenus en privé, la proposition de loi innove à deux égards. En premier lieu, elle augmente les peines maximales encourues pour les injures et les diffamations n...


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