Retraites des agriculteurs, trésorerie… Gabriel Attal annonce 14 nouvelles mesures pour le monde agricole

Le Premier ministre est attendu dans la Manche où il visitera une « foire aux bulots » puis une exploitation maraîchère. La FNSEA veut être reçue par Emmanuel Macron.

Gabriel Attal, ici au salon de l’Agriculture le 27 février 2024, a annoncé 14 nouvelles mesures pour soutenir le monde agricole.
DIMITAR DILKOFF / AFP Gabriel Attal, ici au salon de l’Agriculture le 27 février 2024, a annoncé 14 nouvelles mesures pour soutenir le monde agricole.

POLITIQUE - De nouvelles réponses pour entretenir la paix sociale. Le gouvernement a rendu publiques ce samedi 27 avril des mesures « complémentaires » en faveur des agriculteurs, dans l’espoir de clore pour de bon la crise qui a provoqué des blocages exceptionnels au début de l’année et continue de couver chez les paysans.

Le Premier ministre Gabriel Attal est attendu ce samedi dans la Manche à Pirou où il visitera une « foire aux bulots » puis une exploitation maraîchère. Avant ce déplacement, Matignon a dévoilé quatorze nouvelles mesures qui doivent « permettent vraiment d’arriver à une réponse globale aux préoccupations exprimées par les agriculteurs et d’entrer dans une phase qui n’est plus celle de la mobilisation ».

Parmi ces mesures figurent de nouvelles aides à la trésorerie des exploitations, l’accélération de 100 projets de stockage d’eau ou d’irrigation et un plan d’aide à trois départements frappés par les crises météorologiques (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault).

Le gouvernement confirme aussi que la réforme des retraites des agriculteurs, s’appliquera « dès 2026 » ; la méthode de calcul basée sur les 25 meilleures années de carrière faisait débat et bloquait son application depuis plusieurs mois.

Pour la trésorerie des agriculteurs, la banque publique d’investissements BPI France apportera des financements nouveaux d’au moins 100 millions d’euros sous forme de prêts de trésorerie personnels (jusqu’à 75 000 euros) ou de garanties pour les prêts des banques privées. Le gouvernement prévoit aussi d’augmenter en cas de sinistre climatique ou sanitaire le taux de dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties.

À plus long terme, le gouvernement prévoit de lancer un plan « d’accompagnement » pour les agriculteurs des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et d’Hérault, particulièrement touchés par la sécheresse, le gel ou les inondations, qui sera doté de 50 millions d’euros pour des projets d’adaptation au changement climatique et d’évolution des filières locales.

Le gouvernement s’est engagé aussi à accélérer 100 projets agricoles de stockage d’eau ou d’irrigation pour qu’ils soient « finalisés d’ici la fin de l’année 2024 ». Des types de projets très contestés par les associations environnementales.

Gouvernement et agriculteurs ont également « convergé sur une nouvelle stratégie » du plan Ecophyto 2030 qui sera publiée « début mai » et reprend les engagements du gouvernement de se fonder désormais sur un indicateur européen, au lieu du français utilisé jusqu’à présent. Un changement de méthode dénoncé par plusieurs ONG qui reprochent à l’indicateur européen de moins bien différencier la nocivité des pesticides.

Ces mesures s’ajoutent aux 62 engagements déjà présentés par le chef du gouvernement, et visent à mettre fin à la crise agricole historique de cet hiver, qui s’est prolongée après les mobilisations organisées partout en France en janvier-février — jusqu’au Salon de l’agriculture où le chef de l’État a été copieusement hué et où des heurts ont opposé sécurité et agriculteurs.

Porte de Versailles, Emmanuel Macron avait promis une rencontre avec l’ensemble des représentants du secteur dans un délai de trois mois en mars 2024. Mais le rendez-vous a finalement été reporté. L’Élysée avait fait savoir que le président recevrait les syndicats « quand tous les travaux conduits par le gouvernement permettront au président de conclure la séquence ».

Certains syndicats agricoles évoquent une possible rencontre avec le président le 2 mai, non confirmée à ce stade par l’Élysée. Une potentielle rencontre entre les syndicats agricoles et Emmanuel Macron « dépendra beaucoup de la réaction des différents syndicats à ce nouveau paquet », ajoute-t-on.

Dans un communiqué commun, FNSEA et Jeune Agriculteurs, les deux syndicats majoritaires, ont jugé que ces nouvelles annonces clôturaient « la phase de travail » en réponse aux mobilisations. « S’ouvre désormais la troisième phase de suivi de la déclinaison concrète de chacune des mesures », ont-ils souligné, promettant d’être d’une « extrême vigilance » pour surveiller leur concrétisation. Et d’appeler le président de la République à recevoir « rapidement » le monde agricole.

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