Conflit Israël-Palestine : une vingtaine d’actes antisémites recensés en France en 48 heures

POLITIQUE - « Aucune menace caractérisée sur le sol national n’est connue », a assuré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ce lundi 9 octobre. Une déclaration qui intervenait juste avant une réunion avec les diverses organisations juives de France, deux jours après le nouvel embrasement du conflit israélo-palestinien. Néanmoins, le locataire de la place Beauvau a souligné qu’une vingtaine de faits antisémites avaient été recensés au cours du week-end, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Selon Gérald Darmanin, les incidents rapportés concernent principalement « des tags », « des drapeaux très insultants appelant à la haine » ainsi que des menaces envers des personnes sortant de lieux de culte ou de commerces juifs.

Une dizaine d’interpellations

Le ministre a aussi évoqué, sans toutefois les détailler, « des évènements où on peut penser que si la police n’avait pas été là, ils auraient pu être dramatiques ». En tout, une dizaine d’interpellations ont eu lieu, a indiqué le ministre lors d’un point presse à Beauvau. En ligne, « plus de 700 » signalements ont en outre été faits auprès de la plateforme Pharos, et 44 d’entre eux font désormais l’objet d’enquête.

« Il est évident que nous avons eu un œil particulier depuis samedi » sur les infractions en lien avec la communauté juive et « peut-être qu’il y a eu un effet d’efficacité, (...) un zoom particulier » au vu de la situation internationale, a reconnu le ministre. Il a jugé le nombre d’incidents « dramatique ».

« Il y a en France une Histoire particulière qui fait que nous savons, peut-être plus que les autres, que tous les conflits qu’il peut y avoir au Proche-Orient finissent par se traduire mécaniquement par une hausse des actes antisémites en France », a abondé un représentant du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France, présent à la réunion.

Les rassemblements de soutien sous surveillance

Deux jours après l’embrasement du conflit entre le Hamas palestinien et Israël, au moins une dizaine de rassemblements de soutien à l’État hébreu et la communauté juive sont prévus en France. Une « marche de solidarité » est notamment organisée à Paris ce lundi 9 octobre à partir de 18 h 30, depuis la place Victor-Hugo, dans le XVIe arrondissement, jusqu’au Trocadéro, « où la Tour Eiffel s’illuminera à 20 heures aux couleurs d’Israël », a précisé le Crif, organisateur, dans un communiqué.

D’autres gestes sont également prévus dans plusieurs grandes villes françaises : après Nice à la mi-journée, des rassemblements sont aussi organisés en fin de journée Strasbourg, Nancy, Tours, Lille, Montpellier, Marseille et Bordeaux. Lyon suivra mardi et Toulouse le lendemain.

Gérald Darmanin assure que les forces de l’ordre seront mobilisées pour l’occasion, une réunion avec les préfets étant prévue d’ici la fin de journée. À Paris, le ministre de l’Intérieur a donné pour consigne au préfet de police de déclencher la loi Silt de 2017, soit « la possibilité de faire une fouille systématique de toute personne » présente à la manifestation. « Ceux qui veulent se rendre à la manifestation de ce soir seront protégés par la République française », déclare-t-il.

Le ministre de l’Intérieur a aussi profité de sa prise de parole pour fustiger les « propos absolument ignobles, appelant à la haine, à l’intifada, à l’apologie du terrorisme ». « Je me réserve d’étudier les dénonciations auprès de la justice pour tous propos considérés comme étant infamant et contraire au Code pénal mais aussi d’engager des procédures de dissolution, quelles que soient les structures mises en cause », a encore averti le ministre.

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