Guerre Israël-Hamas : le ton monte entre le Hezbollah au Liban et Netanayahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanayahu lors d’une déclaration à Tel Aviv, le 18 octobre 2023.
BRENDAN SMIALOWSKI / AFP Le Premier ministre israélien Benjamin Netanayahu lors d’une déclaration à Tel Aviv, le 18 octobre 2023.

INTERNATIONAL - La tension monte ces jours-ci à la frontière libano-israélienne. De nouveaux échanges de tirs samedi 21 octobre entre l’armée israélienne et des combattants du Hezbollah libanais ont fait des morts et des blessés dans la zone frontalière, un secteur sous très haute tension depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas.

Si bien que l’armée israélienne a accusé ce dimanche 22 octobre le Hezbollah libanais de chercher l’escalade militaire dans la zone frontalière. « Le Hezbollah agresse et entraîne le Liban dans une guerre dont il ne tirera aucun profit, mais dans laquelle il risque de perdre beaucoup », a averti un porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, lors d’une intervention sur Twitter.

La dernière guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah avait fait 1200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, militaires pour la plupart.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanayahu a d’ailleurs prévenu dimanche que la formation libanaise soutenue par l’Iran « ferait l’erreur de sa vie » si elle décidait d’entrer en guerre contre Israël et que les conséquences seraient « dévastatrices pour le Liban ».

Ces échanges interviennent alors que ce dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, y est lui aussi allé de son coup de pression, avertissant les États-Unis et Israël.

« Aujourd’hui, la région est comme une poudrière (...) Je voudrais avertir les États-Unis et le régime israélien fantoche que s’ils ne mettent pas immédiatement un terme aux crimes contre l’humanité et au génocide à Gaza, tout est possible à tout moment et la région deviendrait incontrôlable », a-t-il dit au cours d’une déclaration avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor à Téhéran.

Les Étast-Unis qui eux-même ont mis en garde dimanche toute « organisation » ou « pays » qui seraient tentés d’« élargir » le conflit au Proche-Orient, affirmant que les États-Unis n’hésiteraient « pas à agir » si ses intérêts étaient visés. Une déclaration faite quelques heures après que le Pentagone a annoncé le renforcement de son dispositif militaire dans la région face à de « récentes escalades par l’Iran et ses forces affiliées », une référence à peine voilée au Hezbollah.

Des affrontements de plus en plus fréquents

Au Liban, le mouvement chiite Hezbollah, allié du Hamas, a affirmé que quatre de ses combattants avaient été tués dans les affrontements de samedi. Le Jihad islamique, un groupe armé palestinien, a annoncé la mort d’un de ses combattants.

L’agence nationale de presse libanaise (NNA) a dit en soirée que l’armée de l’air israélienne avait mené des raids près de la frontière notamment à Alma al-Shaab, Yarin et Dhayra, et parlé aussi de « bombardements importants près de Yarun », à côté de Bint Jbeil.

L’armée israélienne a elle fait état d’une série d’incidents samedi dans le nord d’Israël, comme le tir d’un missile antichar en direction du village agricole de Baram par des combattants du Hezbollah qui a blessé trois soldats israéliens, un gravement et deux légèrement.

L’armée a également dit dans la soirée avoir frappé une position depuis laquelle le groupe chiite libanais cherchait à tirer des missiles antichar vers la ville frontalière de Shlomi.

Le numéro deux du Hezbollah brandit la menace d’une escalade

Samedi, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a de nouveau brandi la menace d’une escalade : « En fonction des événements, s’il apparaît un événement réclamant une intervention accrue de notre part, nous le ferons », a-t-il mis en garde lors des funérailles d’un combattant du Hezbollah.

Dans une conversation téléphonique vendredi avec le Premier ministre libanais Najib Mikati, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait état d’une « inquiétude croissante concernant la montée des tensions » à la frontière. Il a encore « souligné le soutien continu américain » aux forces de sécurité libanaises, selon un communiqué.

La communauté internationale redoute l’ouverture d’un second front dans le nord d’Israël, théâtre quotidien de nombreux échanges de tirs.

Au moins 27 personnes ont été tuées dans le sud du Liban depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, parmi lesquelles plus de 15 combattants du Hezbollah, mais aussi des civils dont un journaliste de l’agence Reuters, selon un décompte de l’AFP.

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