“Concurrence” ou “coopération” ? Pékin et Washington interprètent différemment leur relation

Le président américain, Joe Biden, et son homologue chinois, Xi Jinping, se rencontrent, ce mercredi 15 avril, à l’occasion du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) à San Francisco. Leur dernière entrevue remonte à un an, au sommet du G20 à Bali, en Indonésie.

Comme le rappelle le journal singapourien Lianhe Zaobao, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Mao Ning, a déclaré que les deux chefs d’État auraient des échanges approfondis sur les “questions stratégiques, globales et directionnelles” concernant les relations sino-américaines, ainsi que sur les “questions majeures liées à la paix et au développement dans le monde”. “La rhétorique du ministère […] est très chinoise : grandiose et pleine du sens de sa mission”, remarque, un brin ironique, la rédactrice en chef du journal, Han Yonghong.

De son côté, l’administration Biden a fait état de sa volonté de rétablir les canaux de communication militaire entre les États-Unis et la Chine, “conformément aux intérêts de la sécurité nationale des États-Unis”.

“Améliorer l’atmosphère”

Pour la rédactrice en chef, les différences de perception des relations bilatérales entre les deux premières puissances mondiales sont devenues “très nettes”. L’objectif de Washington, qui place le rétablissement de la communication militaire en tête des priorités de cette rencontre, est de “clarifier les règles de concurrence pour éviter que les deux pays ne basculent dans un conflit”.

Pékin est quant à lui “fondamentalement opposé” à la définition des relations sino-américaines en termes de “concurrence”, affirmant que ces dernières devraient être axées sur “le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération gagnant-gagnant”. Comme le répète la porte-parole chinoise, “la Chine n’a pas peur de la concurrence, mais elle s’oppose à son utilisation pour définir les relations sino-américaines”.

Han Yonghong ne semble donc pas optimiste sur cette rencontre. Selon elle, la position fondamentale des deux pays ne changera pas, car le climat politique aux États-Unis ne permet pas à Biden de faire davantage de concessions à la Chine. Mais “le plus grand effet” de l’entrevue entre les chefs d’État sera d’“améliorer l’atmosphère”, au moins pour stopper la dégradation de leurs relations.

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