TOUT COMPRENDRE - Pourquoi le PSG veut quitter le Parc des Princes

L'idée d'un déménagement du Paris Saint-Germain ne date pas d'hier. Mais à en croire son président Nasser Al-Khelaïfi, qui a pris la parole jeudi 8 février après le congrès de l'UEFA à Paris, le club de la capitale va bel et bien quitter le Parc des Princes à moyen terme. "C’est fini maintenant, on veut bouger du Parc", a déclaré le dirigeant qatari. Une annonce qui tombe après plus d'un an de conflit avec la mairie de Paris, qui refuse de vendre son stade. Et qui sonne comme une menace sur le point d'être mise à exécution.

· Que disent les protagonistes de ce conflit?

Depuis 2011, Nasser Al-Khelaïfi, obnubilé par la croissance économique du club, ne cache pas son envie d'agrandir le Parc des Princes, pour qu'il passe de 48.500 (rénovation de 2016) à 60.000 places afin de se rapprocher des standards des autres grands stades européens. Mais c'est depuis la Coupe du monde au Qatar que l'état-major du club hausse vraiment le ton pour réclamer la propriété de l'enceinte afin d'entreprendre des travaux. "Nous étudions d'autres alternatives car je pense que nous ne sommes plus les bienvenus au Parc des Princes. Ils jouent avec nous et nous sommes fatigués", lance le patron qatari en novembre 2022.

Dans un premier temps, la mairie, par la voix du premier adjoint Emmanuel Grégoire, laisse la porte ouverte à une vente. Mais avec une réponse cinglante: "La vente, on ne l'a pas exclue catégoriquement. Mais c'est au juste prix. Le PSG en propose 40 millions d'euros. C'est moins cher que Paredes. Franchement? Vous pensez vraiment que le Parc vaut moins que Leandro Paredes?" En coulisses, il est alors question d'un prix demandé de 350 millions d'euros. "C'est une blague", répondra une source proche du club.

Dans les jours qui suivent, en décembre 2022, Nasser Al-Khelaïfi s'exprime de nouveau pour tenir une position restée intacte: "Quitter le Parc? Mais moi non plus je ne veux pas. Je vous dis la vérité, on n'a pas le choix. (...) On ne peut pas rester sans rien faire. La mairie devrait réfléchir à notre offre. On a déjà investi plus de 80 millions d'euros dans le stade (pour des aménagements et la rénovation de 2016, ndlr)". Depuis, Anne Hidalgo a clarifié sa position en déclarant être catégoriquement contre une vente du Parc des Princes. Une volonté que le Conseil de Paris a confirmé le 6 février dernier. Entre temps, l'exécutif parisien a fait savoir qu'il était prêt à reprendre les discussions pour apporter des "garanties" concernant une location de très longue durée.

· Quelle est la situation actuelle du PSG avec le Parc?

Le Parc des Princes est loué par la mairie de Paris au Paris Saint-Germain dans le cadre d'un bail emphytéotique de trente ans. Celui en cours expire fin 2043. Hors part variable liée "à l’évolution du chiffre d’affaires du club" réalisé au stade, le loyer s'élève à 1 million d'euros par an. À titre de comparaison, l'Olympique de Marseille paie 8 millions d'euros par saison pour la location du Vélodrome (67.000 places).

Le loyer payé par le Paris Saint-Germain est aussi à mettre en regard de ses recettes. Fin janvier, le club a annoncé avoir "atteint le plus haut niveau de revenus matchday de son histoire, avec un total de 153 millions d'euros". Il est ainsi l'un des deux meilleurs clubs européens en matière de recettes liées à la billetterie et à l'exploitation des jours de match. Et ce, comme le dit le communiqué du PSG, "malgré une capacité de stade actuelle de seulement 48.000 places".

· Quels sont les projets du PSG pour quitter le Parc?

Pour quitter le Parc des Princes, le Paris Saint-Germain va devoir occuper un stade déjà existant ou en construire un nouveau. L'entreprise américaine Legends Hospitality a été mandatée pour trouver des sites.

Plusieurs pistes sont déjà tombées à l'eau. C'est notamment le cas de celle d'un rachat du Stade de France. Candidat pendant un temps, le PSG s'est finalement retiré de la course. L'hypothèse de la construction d'un nouveau stade sur le site d'un hippodrome francilien semble également écartée. Quant à la possibilité de repli à Montigny-le-Bretonneux, dans les Yvelines, les premières réflexions sont plutôt dubitatives.

En tout cas, pour cet épineux dossier, le propriétaire Qatar Sports Investments compte un allié de poids: le fonds américain Arctos, qui vient d'entrer au capital du club et qui occupe un rôle central en étant en charge des investissements immobiliers.

Article original publié sur RMC Sport