Complotiste, militant naturiste : qui est l'agresseur présumé du mari de Nancy Pelosi?

Un homme de 42 ans a été placé en garde à vue notamment pour tentative de meurtre et cambriolage visant Paul Pelosi. Ses motivations restent troubles, mais sa personnalité commence à se dessiner.

Complotiste, militant naturiste, adeptes de théories QAnon... Le profil de David DePape, l'homme souçonné d'avoir agressé dans la nuit de jeudi à vendredi le mari de la cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi, se précise. Placé en garde à vue dans la journée notamment pour tentative de meurtre et cambriolage, il aurait cherché à viser son épouse, en pleine campagne électorale de mi-mandat aux États-Unis.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Paul Pelosi a été attaqué à son domicile par un homme armé d'un marteau, alors que sa femme se trouvait à Washington. La victime s'en sort avec une "fracture du crâne" et "de graves blessures au bras droit et aux mains", selon le porte-parole de la présidente de la Chambre des représentants.

Le président Joe Biden a indiqué que l'agresseur a crié "où est Nancy ?" lorsqu'il s'est introduit dans le domicile des Pelosi et a proféré des menaces de mort à l'encontre de son mari.

Plus en contact avec de nombreux proches

Quelques heures après les faits, un homme est interpellé. Il s'agit de David Wayne DePape. Âgé de 42 ans, il réside à Berkeley, en Californie, rapporte la police de San Francisco.

Après une enfance passée au Canada, le suspect vit un temps à Hawaï avant de gagner la Californie il y a plus de 20 ans, rapporte San Francisco Chronicle. Trentenaire, il se fiance et devient père de trois enfants. Son seul emploi connu: créateur de bijoux en chanvre. Un voisin assure par ailleurs qu'il l'employait occasionnellement pour des travaux de charpente.

Première particularité, plusieurs de ses proches, dont son père, assurent aujourd'hui ne plus être en contact avec lui depuis des années. Ce n'était pas le cas en revanche de sa fille, avec laquelle il échangeait régulièrement. La jeune femme explique au LA Times avoir été "choquée, mais pas si choquée que ça", d'apprendre la potentielle implication de son père dans cette attaque.

Militant naturiste

De fait, David DePape présentait une personnalité trouble. Il y a plusieurs années, il se lie avec Gypsy Taub, une adepte du naturisme et des théories complotistes, au point qu'ils habitent ensemble, avec la famille de David DePape.

Le suspect de 42 ans devient, selon certains médias locaux, militant naturiste. Il s'illustre notamment en combattant l'interdiction du naturisme dans l'espace public à San Francisco, décision finalement adoptée en 2013.

La même année, il est également le témoin de mariage de Gypsy Taub lors d'une cérémonie organisée à la mairie de San Francisco et couplée à une manifestation naturiste.

Auteur de blogs complotistes

S'il se déclare un temps comme soutien du "Green Party", parti écologiste aux États-Unis, les opinions politiques de David DePape semblent ensuite prendre un virage important.

Le quadragénaire ouvre en effet plusieurs blogs complotistes, dont certains ont depuis été clôturés, selon LA Times, et qui contiennent des propos antisémites, suprémacistes blancs ou encore sexistes. Parmi les titres de ses publications: "Holohoax" (un jeu de mots avec Holocauste et "hoax", canular en français), "C'est OK d'être blanc" ou encore "La bigoterie occidentale: la guerre menée aux garçons".

Ses textes défendent diverses théories, allant de la remise en cause de l'utilité de la vaccination, à l'idée que la guerre en Ukraine est un complot pour permettre aux juifs d'acheter des terrains, en passant par une prétendue guerre opposant Donald Trump à des élites admiratrices de Satan et à la tête d'un réseau de prostitution.

Les motivations précises du suspect restent encore à éclaircir. Une chose est sûre, il ne s'agissait pas d'une attaque "au hasard" mais bien d'un acte "intentionnel", selon le chef de police de San Francisco.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - États-Unis : Paul Pelosi, époux de Nancy Pelosi, agressé à leur domicile