Une commission scientifique sur la parentalité lancée lundi pour "épauler les parents dépassés"
La volonté de mieux accompagner les parents. La ministre des Solidarités et des Familles a annoncé dans La Tribune Dimanche, dans un entretien mis en ligne samedi 9 décembre, la création d'une commission scientifique dédiée à la parentalité, alors que la responsabilité ou non des parents avait fait l'objet de débats cet été après les violences urbaines survenues en lien avec la mort de Nahel. Une première réunion est prévue dès lundi.
Ce conseil sera co-présidé par le pédopsychiatre Serge Hefez et par l'autrice d'enquêtes sur la jeunesse, fondatrice et directrice de l'entreprise Notre Avenir à Tous, Hélène Roques, tous deux bénévoles.
Il comptera 25 membres, "des démographes, des magistrats, des pédopsychiatres, des philosophes", selon la ministre. Parmi eux, la chercheuse Irène Théry, le pédopsychiatre David Cohen ou encore la juge Alice Grunenwald. Tous ont été choisis par Aurore Bergé.
Six mois de travail
Cette commission sera chargée de travailler pendant les 6 prochains mois et de faire des "propositions concrètes" pour aider les familles à "relever les défis de la parentalité d’aujourd’hui", selon la ministre.
Selon La Tribune Dimanche, les pistes de réflexion principales portent sur "les options permettant d'épauler les parents dépassés, de dénouer les conflits familiaux, de prendre en charge la violence et les dépendances des jeunes".
Les membres de ce conseil devraient également se pencher sur "le soutien à la monoparentalité", "l'implication des pères et des conjoints", "le rapport aux écrans et aux réseaux sociaux" et "la formation d'un plus grand nombre de médiateurs".
L'ensemble doit permettre d'offrir des solutions venant "en amont des parcours psychiatriques, sociaux et judiciaires existant déjà".
"Des parents dépassés"
"J’ai une certitude: nous ne pouvons pas nous passer des parents, ni faire sans eux, ni contre eux", explique Aurore Bergé dans les colonnes de l'hebdomadaire.
"Il y a clairement un enjeu d’autorité à restaurer, ce n’est ni ringard ni réac de le dire. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques (...) et tous les milieux sociaux sont affectés", estime-t-elle.
Évoquant "ces mères de famille sortant dans la rue, le soir, pour récupérer leurs enfants et les remettre dans le droit chemin" lors des émeutes de fin juin, Aurore Bergé estime que "nous ne pouvons pas nous intéresser à la parentalité uniquement face aux crises".
La ministre a également annoncé lors de cette interview la mise en place de "travaux d’intérêt général pour les parents défaillants". Elle doit débuter lundi "un tour de France de la parentalité", avec une première étape près d'Angers.