Commission parentalité : « Un peu de modestie, Madame la Ministre ! »…

On n’élève pas les enfants en difficulté à coups de sanctions, considère la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval.   - Credit:ISA HARSIN/SIPA / SIPA / ISA HARSIN/SIPA
On n’élève pas les enfants en difficulté à coups de sanctions, considère la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval. - Credit:ISA HARSIN/SIPA / SIPA / ISA HARSIN/SIPA

Il est question qu'une de nos ministres et non des moindres, Aurore Bergé, entame un tour de France de la parentalité, histoire, lit-on, de remettre les parents défaillants dans les clous d'une « bonne parentalité » fondée sur l'autorité. Tour de France bien mal engagé, plusieurs membres de la Commission ad hoc ayant démissionné devant la réponse « à côté de la plaque » donnée à ces parents soi-disant défaillants.

Deux remarques à ce propos qui s'adressent tant à la ministre qu'aux citoyens lambda.

Première remarque

Personne ne sait au juste ce que le terme de parentalité veut dire. À l'exception des psys et des anthropologues, tout le monde le confond avec celui de parenté. Confusion d'autant plus compréhensible que le terme de parentalité est traduit du vocable anglo-saxon parenthood qui veut dire être parent. Pourquoi ne pas dire les choses clairement et en français ?

Deuxième remarque

Elle tient au fait que les fonctions que doivent assumer les parents sont loin d'être simples Depuis des décennies c'est l'os à ronger de célèbres anthropologues dont la britannique Esther Goody et les Français Françoise Héritier et Maurice Godelier. Ils ont réfléchi – au sein des diverses formes de famille- aux fonctions qui organisent ce que l'on appelle l'exercice de la parenté, et distinguent cinq groupes de fonctions que peuvent ou doivent assumer les individus pour se considérer et être considérés comme parents d'autres individus. Maurice Godelier en avait ajouté aux cin [...] Lire la suite