En Colombie, le nouveau maire de Carthagène exige l’exorcisation de son bureau

Investi le 28 décembre, le nouveau maire de Carthagène des Indes, ville portuaire située sur la côte caribéenne de la Colombie, Dumek Turbay, refuse toujours de prendre possession de son poste de travail tant que celui-ci, occupé jusqu’alors par son grand rival, William Dau, n’aura pas été exorcisé.

La controverse fait rire toute la Colombie, mais elle préoccupe tout de même l’administration locale de l’un des principaux ports du pays, qui fut à l’époque coloniale le centre névralgique du commerce d’esclaves africains dans la région.

“Il est hors de question que j’entre dans ce bureau où se trouvait un démon. C’est pourquoi je demande à l’Église catholique, et je le pense vraiment, de procéder à un exorcisme”, a déclaré Turbay le 2 janvier, au moment de présenter son équipe de travail, rappelle le journal El Tiempo.

Peu de temps avant, Turbay avait déclaré à Blu Radio qu’il deviendrait le “premier maire gitan de Colombie”, puisqu’il travaillerait dehors.

Il a depuis obtenu le droit de travailler dans le palais de la Proclamation, un centre culturel installé dans un vieux monument de la ville fortifiée, en attendant qu’ait lieu l’exorcisation que l’Église catholique rechigne à lui octroyer.

“Une féroce rivalité”

Derrière cette surprenante requête, il y a surtout “la continuité d’une féroce rivalité entre Turbay, ex-gouverneur du département de Bolívar”, dont Carthagène est la capitale, et son prédécesseur “William Dau, un outsider controversé [qui a remporté la mairie de Carthagène en 2019 contre toute attente] qui accuse les hommes politiques, et surtout Turbay, d’être des voleurs”, écrit depuis Bogota El País América.

En se vendant comme l’“anti-Dau”, Turbay, vieux cadre du Parti libéral, a largement remporté les élections locales d’octobre en Colombie, avec 42 % des votes. Mais ça n’a pas suffi à calmer les ardeurs de son rival, “une personnalité imprévisible toujours plus controversée”, qui quitte son poste avec une forte impopularité, poursuit El País América.

De son côté, le nouveau maire de Carthagène a mis en place un gigantesque plan pour reprendre le centre historique de la ville, occupé, selon lui, “par les dealers et les proxénètes”.

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