Le “coliving”, faire famille autrement
(Cet article est extrait du dossier “Habiter le monde autrement” du n° 1 728 de “Courrier international”, en kiosques jusqu’au 3 janvier.)
Partout dans le monde, de nouveaux types de groupes se mettent à cohabiter, redessinant au passage les structures sociales traditionnelles.
Dans un podcast du magazine Wired, l’ethnographe américaine Kristen Ghodsee explique que le modèle de famille nucléaire traditionnel est en plein effondrement.
Et que la vie dans des communautés différentes, choisies, constitue une alternative heureuse, notamment car elle facilite le soin et l’entraide.
En 2022, le site Business Insider remarquait déjà que de plus en plus d’adultes américains vivaient avec des amis – voire achetaient un logement avec eux – dans des configurations inhabituelles.
“C’est un modèle de coparents, de coéconomie, et c’est vraiment un modèle formidable pour entretenir ses amitiés et avoir du soutien”, s’enthousiasmait l’un d’eux.
La hausse des prix de l’immobilier et le sentiment d’isolement né au moment de la pandémie ont accentué ce phénomène, qui a vu le jour au début des années 2010.
“[Ce phénomène] est lié aux difficultés d’accès à la propriété dans une économie qui exclut de nombreux jeunes de leurs rêves traditionnels d’acheter une maison, de rembourser leurs prêts étudiants et d’assurer une transmission du patrimoine. Mais il s’agit également d’un rejet des normes isolationnistes qui ont façonné la famille nucléaire américaine – en particulier les appels à repenser les maisons et les moyens de mobilité des Américains.”
Le site américain “Business Insider”
Newsweek évoque même “l’explosion” du coliving, ou vie en communauté. Le magazine américain se demande si cela pourrait être la solution moderne aux problèmes urbains de logement, notamment à la flambée des loyers dans des villes comme New York et Chicago.
Certaines entreprises, aux États-Unis mais aussi en Italie, se sont spécialisées sur ce créneau en proposant des chambres dans des colocations “professionnelles”. Elles s’occupent des espaces communs et peuvent même intervenir en cas de mésentente entre les locataires.
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