Colère des agriculteurs: le blocage de l'autoroute A64 se poursuit, les manifestants exigent "du concret"

Colère des agriculteurs: le blocage de l'autoroute A64 se poursuit, les manifestants exigent "du concret"

"S’il faut monter à Paris on ira à Paris." Cela fait maintenant plus de trois jours que plusieurs dizaines d'agriculteurs et éleveurs bloquent, depuis jeudi soir, l'autoroute A64 qui relie Toulouse à Bayonne, à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne.

Ceux-ci souhaitent faire pression sur le gouvernement et dénoncent, entre autres, une hausse des charges, les retards de paiements des subventions agricoles, l'interdiction de pesticides autorisés ailleurs, leur sentiment d'être écrasés, au nom de la transition écologique, par des normes...

Sur les voies, les tracteurs sont alignés par dizaines. Une centaine de personnes sont regroupées dans un campement de fortune où se mêlent les odeurs de la fumée des braseros et du diesel du générateur électrique.

Au-dessus d'eux, des mannequins sont pendus à pont pour symboliser leur détresse. "A un moment donné on n'en peut plus", lance Benoît Fourcade, céréalier de 50 ans.

Rencontres infructueuses

Samedi, une rencontre entre des manifestants et le préfet du département n'a pas suffi pour faire cesser le blocage. "On ne veut pas du ‘attendez on va vous donner une date qui sera début février.’ Tant qu’on n’aura pas du concret, et la venue du Premier ministre avec du concret, on ne bougera pas", assure Jérôme Bayle, éleveur de bovins en Haute-Garonne.

"Tant qu’on n‘aura pas quelque chose, on ne bougera pas. S’il faut monter à Paris, on ira à Paris", disent deux autres manifestants, qui appellent à accentuer le mouvement.

Pour sa part, le préfet de Haute-Garonne, Pierre-André Durand, souhaite une sortie rapide de crise et promet que les travaux se poursuivent.

"J’ai indiqué très clairement que la main reste tendue, que le travail technique qui est à réaliser se déroulera. Compte tenu de la complexité et technicité de certains dossiers, il n’est pas possible d’apporter des réponses dans l’urgence" dit-il à BFMTV.

Quelle réponse de l'exécutif?

En France, comme ailleurs en Europe, les manifestations d'agriculteurs se multiplient depuis quelques semaines.

Alors que Gabriel Attal doit s'entretenir lundi soir avec les dirigeants des syndicats alliés FNSEA et Jeunes agriculteurs, les préfets ont reçu pour instruction, à la demande de l'Élysée, "d'aller dès ce week-end à la rencontre des agriculteurs" et de leurs syndicats, "au plus près du terrain".

Samedi, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, s'est rendu dans le Cher, sans réel succès. Pour sa part, Gabriel Attal, en déplacement dans le Rhône, a assuré souhaiter que "les agriculteurs puissent vivre de leur travail."

Le gouvernement doit présenter le 24 janvier - un mois avant l'ouverture du Salon de l'agriculture (du 24 février au 3 mars à Paris) - un projet de loi pour favoriser la relève en agriculture, qui prévoit notamment de créer un guichet unique pour accueillir les candidats à l'installation. La profession imaginait une loi plus ambitieuse.

Article original publié sur BFMTV.com