« Clause de consience » : le roman où people et journalistes en prennent pour leur grade

Gilles Martin-Chauffier, ex-rédacteur en chef de « Paris Match », publie « Clause de conscience ». - Credit:©Jean-Francois PAGA/Opale.photo
Gilles Martin-Chauffier, ex-rédacteur en chef de « Paris Match », publie « Clause de conscience ». - Credit:©Jean-Francois PAGA/Opale.photo

Juillet de canicule, 40 C° à l'ombre – même à L'Île-aux-Moines. Après trente ans au magazine Scoop, le narrateur (alter héros de Gilles Martin-Chauffier, qui vient de quitter ParisMatch, où il était entré en 1980) s'apprête à tirer sa révérence. De retour d'une partie de pêche avec ses petits-enfants, son téléphone sonne. « Horreur ! C'est Coco Contexte. » Grande pythie des agences de photo parisiennes, mi-journaliste, mi-sorcière, elle exige trois pages pour une certaine Clémence Moncœur, « nouvelle Adjani », inconnue au bataillon. Et s'il dit non ? « Eh ben, c'est tout simple, répond la cheffesse aux cordes vocales tapissées de gauloises. Pour Brigitte et Emmanuel en maillot à Brégançon, Scoop l'aura dans l'os. Capito ? » Lorsque surgit la grâce, on la reconnaît aussitôt… « L'idée de manger dans la main de Coco et de s'aplatir devant toutes les vanités usurpées susceptibles de faire une couverture » a beau être « au-dessus de ses forces », il s'exécute. Sa rencontre avec la belle Clémence, de quarante ans sa cadette, « inculte mais intelligente », effrontée, irrésistible, est croquignolette. Leur flirt d'été, entre Bretagne, plateaux télé et « Monarchic Park » (Le Louvre), attachant.

Bolloré, Ernaux, Autain, Barthès, Bruel, Poutine, Hallyday…

Dans « Clause de conscience », l'humour est noir, les aphorismes délicieux, les compliments rares – mais souvent aussi drôles qu'une bonne bâche. Mais le meilleur, ce sont les douilles entre les pages : Bolloré, Erna [...] Lire la suite