"Ce sont des sous-citoyens?" Di Meco déplore les critiques sur la prise de position politique de Mbappé

L’équipe de France débute l’Euro 2024, ce lundi face à l’Autriche (21h), dans un climat extérieur pesant. La victoire du parti d’extrême droite du Rassemblement national dimanche dernier lors des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée ont poussé plusieurs joueurs à se prononcer sur la situation politique française. Ousmane Dembélé a appelé au vote avant que Marcus Thuram n’appelle à "se battre pour que le RN ne passe pas" lors des prochaines élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet. Dimanche, Kylian Mbappé a, lui aussi, pris la parole sur le sujet.

"Qui est légitime du coup?"

"On voit très bien que les extrêmes sont aux portes du pouvoir et on a l’opportunité de choisir le futur de notre pays", a lancé le capitaine des Bleus. "C’est pour ça que j’appelle tous les jeunes à aller voter et à prendre conscience de l’importance de la situation." Ces sorties ont fait grincer des dents certains politiques mais aussi des électeurs leur reprochant parfois de s’exprimer sur des sujets quotidiens qu’ils ne maîtrisent pas forcément. Ce qui fait bondir Eric Di Meco.

Dans Apolline Matin sur RMC ce lundi matin, l’ancien défenseur de l’OM et de l’équipe de France a poussé un coup de gueule contre ce déchainement sur l’engagement citoyen des Bleus.

"Qui est légitime du coup s’il faut être concerné par tous les sujets politiques évoqués?", a-t-il lancé. "Kylian Mbappé a été, ces dernières années, un contributeur très important pour notre pays, ne serait-ce que par rapport aux impôts qu’il paie. Pourquoi il n’aurait pas un avis sur la politique? Pourquoi quand il y a la journée contre l’homophobie - qui fait partie des initiatives très bien décidées par la LFP ou la FFF -, on oblige les sportifs à avoir une conscience politique? Quand ils sont allés au Qatar (lors de la Coupe du monde 2022), on les a obligés. Et là, on leur reprocherait."

"C’est sûr que ça ne fait pas plaisir quand la personnalité, c'est à dire un joueur, un artiste ou même un grand chef d’entreprise – puisque des chefs d’entreprise ne sont peut-être pas en vraie prise réelle avec la réalité et qui donne leur avis – n'est pas pour un certain camp. Pourquoi on leur reprocherait? Je ne comprends pas. Ce ne sont pas des citoyens, ce sont des sous-citoyens? Par contre, quand il paie leurs impôts, ce sont des surcitoyens."

Article original publié sur RMC Sport