Cinéma : Selon Jérôme Seydoux, le prix des places n’a pas fini d’augmenter

Le patron des cinémas Pathé estime que les salles doivent « monter en gamme ». « C’est un métier d’offre », justifie-t-il.

CINÉMA - Alors que les Français continuent de bouder les salles de cinéma, faut-il baisser les tarifs ? Si 57 % de ceux qui n’y sont pas retournés depuis la réouverture post-Covid-19 sont de cet avis, ce n’est pas le cas de tout le monde, et certainement pas de Jérôme Seydoux, patron de Pathé, interrogé ce mercredi 12 octobre sur France Inter.

« Tout le monde n’a sûrement pas les moyens d’aller au cinéma régulièrement, mais je pense que le cinéma pas cher, c’est la télévision. Les Français voient cinq films à la télévision pour un film en salle. Le film en salle, c’est une minorité des films vus par les Français », commence-t-il.

C’est pourquoi, selon lui, « la salle doit monter en gamme ». « Elle doit monter en gamme en service, elle doit monter en gamme en confort », précise le président de la chaîne de cinémas. Cela veut-il dire que les prix vont augmenter ? Jérôme Seydoux élude la question.

D’après une étude du CNC, en 2021, le prix moyen d’une place de cinéma était de 7,04 euros. À Paris, la place plein tarif atteint parfois près de 14 euros. Or les séances à 4 euros de la Fête du cinéma, organisée du 3 au 6 juillet, ont elles attiré en masse, avec un pic à plus d’un million de spectateurs dans les salles sur la seule journée du mercredi.

Un « métier d’offre »

Jérôme Seydoux assure, lui, que ce qui part le plus vite au cinéma, « ce sont les places les plus chères, quand on a un film que les gens ont envie d’aller voir ». « C’est un métier d’offre, justifie le grand-père de Léa Seydoux. […] On doit évoluer. On ne peut pas toujours attendre le Père Noël, attendre que l’État prenne des décisions magnifiques. […] Les aides, c’est une chose. Seulement, la qualité des gens, des entrepreneurs, des producteurs, des metteurs en scène, ça compte. »

La crise que connaît le cinéma en ce moment n’est pas la première. Entre 1957 et 1992, il avait déjà observé une baisse de fréquentation. Mais celle-ci n’avait pas été suivie d’une diminution du chiffre d’affaires du secteur de l’exploitation. « Cela veut dire qu’un public réduit de moitié a continué à fréquenter les salles au prix fort », peut-on lire sur le site du Sénat.

Les années 1990 ont marqué un retour du public, notamment grâce à « la révolution des multiplex », selon Jérôme Seydoux. Ils ont « relancé dans le monde entier la fréquentation, assure-t-il, avant de conclure : les gens ne veulent pas aller au cinéma pour se faire chier. »

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