Avec son ciment alternatif, Materrup décarbone le secteur de la construction

De gauche à droite, Mathieu Neuville, Charles Neuville, Julie Neuville et Manuel Mercé sont les quatre dirigeants de la start-up landaise.   - Credit:Materrup
De gauche à droite, Mathieu Neuville, Charles Neuville, Julie Neuville et Manuel Mercé sont les quatre dirigeants de la start-up landaise. - Credit:Materrup

À elle seule, la production de ciment génère 7 % des émissions de dioxyde de carbone dans le monde, selon l'Association mondiale du ciment et du béton (GCCA). Il est donc urgent de s'attaquer à la décarbonation de cette industrie, en témoignent les « contrats de transition » signés entre les cimentiers et le gouvernement, et les engagements de la filière à réduire de 45 % ses émissions de CO2 dès 2030 et de 50 % d'ici à 2032 par rapport à 2015.

Si les grands groupes – notamment LafargeHolcim, Calcia et Eqiom – continuent de dominer largement le marché, ils vont devoir innover pour réduire l'empreinte des millions de tonnes de ciment qu'ils produisent… Et rester concurrentiels face à l'arrivée de nouveaux acteurs qui font du « ciment bas carbone » leur marque de fabrique.

« Faire mieux avec moins »

C'est le cas de Materrup, une start-up landaise créée en 2018 et lauréate du palmarès des inventeurs 2024 du Point. « Le ciment est un mélange de calcaire et d'argile cuit à haute température, à 1 450 °C, entre 12 et 17 heures dans un four rotatif », rappelle Mathieu Neuville, docteur en physique et cofondateur de la société. Les fours sont alimentés par des combustibles et la fabrication du ciment provoque une réaction chimique qui dégage beaucoup de CO2, faisant de ce procédé un grand émetteur de gaz à effet de serre.

Face à ce constat, le scientifique a cherché une solution pour « faire mieux avec moins ». « Notre technologie s'appuie sur l'argile non calcinée, c [...] Lire la suite