Les choix culture du « Point » : spectres en série ou amants en sursis ?

Eo : il aura suffi de deux lettres cette année pour affoler la Croisette. Deux petites lettres pour un rôle magnifique et un film coup de poing, reparti de Cannes avec le prix du Jury du festival.  - Credit:DR
Eo : il aura suffi de deux lettres cette année pour affoler la Croisette. Deux petites lettres pour un rôle magnifique et un film coup de poing, reparti de Cannes avec le prix du Jury du festival. - Credit:DR

Aimer Picasso comme la belle Fernande

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Fernande Olivier et Pablo Picasso.

C'est la première fois qu'une exposition est entièrement consacrée à celle qui, surnommée « la belle Fernande », fut longtemps réduite à un second rôle dans la mythologie de l'art moderne naissant. Pourtant, Fernande Olivier, de son vrai nom Amélie Lang, fut la compagne et le modèle du jeune Pablo Picasso jusqu'en 1912, et la talentueuse chroniqueuse de la vie au Bateau-Lavoir, ce refuge montmartrois où se croisèrent, au début du XXe siècle, Matisse, Max Jacob, Apollinaire, Braque, Marie Laurencin, le Douanier Rousseau et tant d'autres. Dans Picasso et ses amis, paru en 1933, Fernande raconte cette vie de bohème dont elle fut l'un des témoins privilégiés et évoque ces artistes en devenir derrière lesquels elle choisit, au fond, de s'effacer. Ce n'est que dans son recueil posthume Souvenirs intimes, publié en 1988, que la riche personnalité d'Amélie/Fernande apparaît enfin : elle y dit à la première personne son amour pour Pablo Picasso mais aussi la dureté de sa condition de femme violentée dans sa jeunesse, puis tombée dans l'oubli et la quasi-misère après avoir été la muse de l'un des plus grands peintres de son temps. Et quel beau signal, vraiment, que d'inaugurer les innombrables événements du centenaire de la mort de Picasso par cette exposition, passionnant hommage à une femme de l'ombre, elle-même artiste, passée enfin à la lumière. L'occasion aussi de redécouvrir le si charma [...] Lire la suite