La Chine revient mais à quel prix ?

Trois ans après le premier confinement de Wuhan, dont les 11 millions d’habitants furent brusquement coupés du monde en raison de la pandémie de Covid-19, la Chine a enfin rouvert ses frontières. Depuis le 8 janvier, fini les quarantaines interminables pour les visiteurs étrangers. Les Chinois eux aussi peuvent à nouveau voyager, et dans quelques jours, à l’occasion du Nouvel An lunaire, le 22 janvier, ils devraient être des centaines de millions à se déplacer sans restrictions à l’intérieur du pays et hors de ses frontières.

Faut-il se réjouir ou bien s’inquiéter de cette réouverture brutale ? C’est la question que nous posons dans notre dossier cette semaine. Car la Chine du début 2023 n’est plus tout à fait la même que celle de 2019. “Les trois années de politique ‘zéro Covid’ ont sévèrement mis à mal l’économie chinoise”, explique dans le magazine Yazhou Zhoukan un journaliste hongkongais. “Partout, écrit-il, on assiste à une perte de confiance en l’avenir. Le taux de chômage est très élevé chez les jeunes. […] Et l’on ne voit pas la sortie du tunnel. L’attentisme, voire l’inertie, est donc de mise chez les investisseurs privés.”

Les confinements à répétition, les dépistages massifs ont considérablement pesé sur les finances des collectivités locales. Crise de la dette, crise immobilière, baisse des investissements, de la consommation des ménages, ralentissement des exportations : c’est un tableau bien sombre que dresse Gao Zhongxiao.

“Sans véritable reprise en main économique, c’est le fonctionnement de la société dans son ensemble, et même la sécurité de l’État, qui sera compromis.”

Et les chiffres de la croissance publiés le 17 janvier semblent lui donner raison : le PIB chinois n’a progressé que de 3 % l’année dernière, soit la progression la plus lente enregistrée depuis le milieu des années 1970. Autre signe de fragilité : en 2022, la population chinoise a diminué pour la première fois depuis soixante ans. Cette “crise démographique”, associée à “un vieillissement rapide de la population, aura sans aucun doute des conséquences économiques de grande envergure” note le South China Morning Post, qui s’inquiète des répercussions sur la main-d’œuvre, le pouvoir d’achat et les retraites.

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