Chine : l’emprise de Xi Jinping

Réuni à partir du dimanche 16 octobre, le 20e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui se tient tous les cinq ans, devrait consacrer la mainmise totale de Xi Jinping sur le pays en lui accordant un troisième mandat de secrétaire général du PCC. Le numéro 1 chinois “pourrait même se voir attribuer le titre honorifique de lingxiu [“grand leader”], dont le seul autre détenteur à ce jour est Mao Zedong”, écrit le magazine en ligne The Diplomat.

“Grand leader”, certes, mais de quelle Chine ? C’est la question que nous nous posons dans ce dossier. Au moment où s’ouvre le congrès, le géant asiatique paraît pour le moins fragilisé. La bulle de l’immobilier a fini par éclater, et les nuages s’accumulent sur l’économie. La croissance ralentit (elle devrait atteindre 3,3 % cette année, alors que 5 % étaient initialement envisagés). “Pour la première fois depuis trente ans, la croissance économique chinoise sera inférieure à celle des autres pays en développement d’Asie”, relève le journal économique Hong Kong Economic Times.

La stratégie “zéro Covid” et la multiplication des confinements stricts n’ont pas aidé. Mi-septembre, explique The Diplomat, citant le magazine Caixin, “33 métropoles chinoises (soit 65 millions de personnes) étaient soumises à une forme ou une autre de confinement”. Outre un effet direct sur l’économie, comme on a pu le voir à Shanghai, c’est le retentissement social de cette politique que l’on commence à mesurer.

Un peu partout dans le pays, la fronde monte contre des mesures jugées trop strictes. À Shanghai comme à Chengdu ou dans le Xinjiang, des pénuries de nourriture et de médicaments ont été enregistrées. Et la vague de chaleur de cet été, “qui a provoqué des pénuries d’énergie, perturbé le trafic fluvial et la production industrielle, et diminué les rendements agricoles”, toujours selon The Diplomat, n’a rien arrangé.

Or la sécurité alimentaire est au cœur des préoccupations du régime de Pékin, comme l’explique très bien un article du Mainichi Shimbun que nous avons traduit du japonais dans ce dossier. Blé, soja, maïs… : malgré son vaste territoire, la Chine est contrainte d’importer massivement, en raison notamment de la diminution de sa population rurale, décrypte le quotidien japonais. Cela la met à la merci d’une situation géopolitique instable comme la guerre en Ukraine.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :