Chiffres à l’appui : quels pays soutiennent vraiment l’Ukraine ?

Sur le plan des déclarations, l’impression est d’assister à un déluge d’aides, militaires et civiles, venant de toutes parts. Mais lorsqu’on regarde aux chiffres de plus près, la réalité n’est pas aussi rose.

Quels pays se sont montrés les plus généreux vis-à-vis de l’Ukraine depuis le début des hostilités ? Quels types d’aides ont été fournis ? Et que représentent ces efforts par rapport au potentiel économique des pays donateurs ?

“Heureusement que les États-Unis sont là”

C’est à toutes ces questions que l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale (IFW) a tenté de répondre en mettant en place un instrument de suivi qui rassemble toutes ces informations. Un travail qui a éveillé l’intérêt du Corriere della Sera, qui résume les chiffres observés par une formule lapidaire : “heureusement que les États-Unis sont là”.

En effet le décompte effectué par l’institut allemand ne laisse pas de place à l’interprétation. Depuis le 24 janvier – soit un mois avant le début du conflit – Washington a fourni 52 milliards d’aide à Kiev, contre un peu plus de 29 pour les pays du Vieux continent (aides de l’UE comprises).

Et dans la dernière période analysée, “du 4 août au 3 octobre, les États-Unis ont pris de nouveaux engagements à hauteur de 12 milliards d’euros, tandis que l’UE plus les pays européens [c’est-à-dire les 27 États membres, plus le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège] ont augmenté leur contribution de 1,4 milliard seulement”, fustige le quotidien milanais.

Un écart regretté également par Christoph Trebesch, chef de ce projet de recherche à l’IFW, dont le commentaire à ce sujet est rapporté par le média italien :

“C’est une faible performance pour les grands pays européens, d’autant plus que bon nombre de leurs promesses arrivent en Ukraine avec de longs retards.”

Si Trebesch limite sa critique aux “grands pays européens”, c’est que certains “petits gabarits” du Vieux continent fournissent un effort considérable si on compare les aides promises à leurs capacités économiques.

Preuve en est, “les quatre pays européens qui fournissent le plus d’aides à Kiev, en termes de pourcentage de leur PIB sont la Lettonie et l’Estonie [presque 1 % de leur PIB engagé], la Pologne et la Lituanie”, note le journal centriste, qui voit là le symbole d’“une nouvelle carte géopolitique du monde démocratique” penchant sensiblement vers l’est.

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