Des chercheurs "ressuscitent" des virus piégés dans le permafrost depuis près de 50.000 ans

Des chercheurs de l'Université d'Aix-Marseille ont décrit et "ressuscité" plusieurs virus contenus depuis des milliers d'années dans le pergélisol (aussi connu sous son terme anglais "permafrost").

C'est pour mettre en garde contre un risque qu'ils estiment de plus en plus pressant que des chercheurs de l'Université d'Aix-Marseille expliquent dans une étude publiée dans la revue Viruses le 18 février 2023 avoir "ressuscité" des virus piégés dans le permafrost depuis des milliers d'années. La même équipe avait réalisé une démarche similaire en 2014 et en 2015.

Le risque d'une libération virale

Certaines régions du monde, comme la Sibérie ou encore l'Alaska, présentent un sol gelé en permanence : c'est le pergélisol (aussi connu sous son terme anglais "permafrost"). Le changement climatique provoque son dégel, conduisant à la libération de matière organique se décomposant ensuite en dioxyde de carbone et en méthane, des gaz à effet de serre qui alimentent à leur tour le changement climatique. "Une partie de cette matière organique est également constituée de micro-organismes ressuscités (procaryotes, eucaryotes unicellulaires) ainsi que de virus restés en sommeil depuis la préhistoire", souligne l'étude.

L'année 2016 en a délivré une illustration très médiatisée. Plusieurs cas d'anthrax avaient été rapportés chez l'humain - tuant un enfant de 12 ans - et des rennes en Russie alors que la maladie n'avait pas fait de victime dans la région depuis 1941. Sa réapparition était sans doute due à des températures anormalement élevées durant l'été, qui avaient fait fondre le permafrost dans lequel était emprisonné le cadavre d'un renne porteur du bacille du charbon, la bactérie responsable et dont les spores sont redoutables.

Ces organismes attirent donc beaucoup l'attention. Mais "on peut raisonnablement espérer qu'une épidémie causée par une bactérie pathogène préhistorique ressuscitée puisse être rapidement contrôlée par les antibiotiques modernes à notre disposition", remarquent les chercheurs. Et d'ajouter : "La situation serait bien plus désastreuse dans le cas de maladies végétales, animales ou humaines causées par la résurgence d'un ancien virus inconnu" qui néce[...]

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