"Elle a cherché des réponses spirituelles" : Simone raconte comment sa mère a plongé dans une secte

Simone - qui veut rester anonyme - dont la mère a été happée par une secte, le 3 novembre 2022 sur BFMTV - BFMTV

La mère de Simone s'est retrouvée très seule après le confinement, et a commencé à changer au contact d'un mouvement dont elle fait encore partie aujourd'hui.

Dans son dernier rapport, publié mercredi, la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) écrit que la santé est "un sujet de préoccupation majeure" dans les dérives sectaires, avec 744 saisines traitées dont 70% concernent des "pratiques de soins non conventionnelles". L'organisme pointe également du doigt des formations de développement personnel.

Simone raconte à BFMTV comment sa mère a été happée par ce type de mouvement. Petit à petit, elle a vu sa mère changer après le début de la pandémie de Covid-19. Elle s'est mise à porter des vêtements plus couvrants, à s'exprimer avec de nouveaux mots ou à se soigner avec des plantes.

"Positionner des personnes autour de ma mère"

Avec la pandémie, "elle s'est retrouvée très seule, elle s'est retrouvée en perte de sens, et plutôt que d'aller s'inscrire à un club de tricot ou de peinture, elle a cherché des réponses spirituelles", explique Simone.

Elle rencontre alors des personnes partageant ses doutes et ses croyances : chrétienne, royaliste, anti-vaccin, patriote, survivaliste et écologiste. Toutes font partie de la même secte.

"L'idée c'est de positionner des personnes autour de ma mère qui répondent à chacun de ses besoins", raconte Simone. "Si elle a besoin d'un jardinier, d'une aide-ménagère, potentiellement on lui présente, ou elle rencontre par hasard quelqu'un qui va répondre à ses besoins."

Très vite "il y a des escroqueries"

Très vite pourtant "il y a des escroqueries", raconte la fille, expliquant que sa mère "s'en est rendue compte mais ça ne l'a pas empêchée de continuer à fréquenter des personnes de ce mouvement."

"Quand on est angoissé forcément c'est un très bon terreau pour tous les charlatans, surtout de santé", fait valoir Charline Delporte, présidente du Centre national d'accompagnement familial face à l'emprise sectaire. "C'est une addiction, une fois qu'ils sont complètement sous emprise, c'est une addiction affective, il n'y a pas de produits, mais elle est là et elle va durer."

La mère de Simone fait, encore aujourd'hui, partie de ce mouvement.

Plusieurs individus ont été pointés du doigt ces derniers mois pour des dérives sectaires dans le domaine de la santé. En août, la plateforme Doctolib a suspendu des profils de naturopathes liés à ces personnalités.

Article original publié sur BFMTV.com

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