« Une “chasse aux fachos” ! » : quand la famille se déchire autour des législatives

C'est un soir comme un autre. Thomas, 27 ans, dîne avec son père au restaurant. Après la pluie et le beau temps, la commande des plats, les nouvelles des uns et des autres, la politique envahit – comme souvent – la discussion. Et comme toujours, les désaccords sont immenses. « Mon père met les deux extrêmes sur le même plan, explique le fonctionnaire. C'est vraiment une vision que j'ai du mal à accepter. »

Tant de mal que les deux ne peuvent s'empêcher de s'écharper. Entre l'un « de gauche, tendance Insoumis », et l'autre « très macroniste, de droite », le dialogue politique est, hélas, distendu depuis quelques années. Il atteint son point de rupture depuis le 9 juin et la convocation de législatives anticipées. « Cette fois, la tension était très grande, se souvient-il. Heureusement qu'il y avait beaucoup de monde autour de nous. Ce qui a un peu retenu notre capacité à nous engueuler fort. »

Faire campagne… à la maison

En invoquant l'article 12 de la Constitution, Emmanuel Macron a prononcé la dissolution de l'Assemblée nationale… et pour certains, celle de nos rapports familiaux. Car avec nos proches, si les divergences politiques sont souvent larvées, elles éclatent désormais au grand jour en ce contexte de législatives anticipées. Si bien que certains redoutent désormais de retrouver leurs semblables, quand d'autres espèrent, au contraire, les affronter lors de discussions enflammées. Qu'importe donc, les élections conquièrent nos espaces intimes, aussi b [...] Lire la suite