Un champignon tueur d’amphibiens se propage en Afrique

À l’instar des humains, les amphibiens vivent aussi une pandémie. Hormis l’Antarctique, tous les continents sont touchés par le champignon pathogène Batrachochytrium dendrobatidis (Bd), retrouvé sur la peau des grenouilles, crapauds et autres salamandres. Bd provoque la chytridiomycose, “une maladie responsable d’insuffisances cardiaques, déjà identifiée comme étant la cause du fort déclin de populations d’amphibiens en Amérique du Nord et du Sud, ainsi qu’en Australie”, écrit le New Scientist.

Une étude parue dans la revue Frontiers in Conservation Science éclaire un peu plus sur la situation des batraciens en Afrique, dernier continent à avoir vu émerger le champignon.

Sur le continent africain, “l’impact de Bd est resté relativement inexploré”. Alors Vance Vredenburg, biologiste de l’université d’État de San Francisco, qui a dirigé l’étude, a décidé de remonter le fil du temps avec son équipe pour comprendre quand Bd est apparu en Afrique et depuis quand il y est devenu une menace pour les amphibiens.

La cause de l’augmentation n’est pas claire

Les chercheurs se sont donc tournés vers les collections d’amphibiens détenues par les muséums, où “les parasites, comme les champignons, sont souvent conservés avec les animaux qu’ils ont colonisés”, rappelle le New Scientist. En combinant les analyses d’échantillons de spécimens préservés et d’autres vivants à l’état sauvage, les scientifiques ont pu déterminer que Bd, sur la période 1852-1999, n’était présent que chez 3,2 % des individus étudiés, avec une répartition géographique limitée”, lit-on dans leur étude.

C’est à partir des années 2000 que l’épizootie africaine de Bd prend forme. Au début du siècle, 18,7 % des individus échantillonnés présentent des traces de Bd. “Le pathogène a aussi une répartition géographique plus large et possède plusieurs lignées pouvant être responsables de son émergence dans différentes régions”, écrivent les chercheurs de San Francisco.

“Selon Vance Vredenburg, la cause de cette augmentation n’est pas claire. Mais une explication possible pourrait être que le commerce et une plus grande mobilité des gens et des marchandises ait favorisé la propagation de Bd à de nouvelles zones. Exactement comme cela s’est passé dans d’autres endroits du monde”, conclut le New Scientist.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :